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« Cherchent à remettre en question les narrations dominantes » : vernissage d'une nouvelle exposition au MUDAM

Dernière mise à jour
06.03.25
Lubaina Himid and Magda Stawarska
Lubaina Himid and Magda Stawarska
Les artistes

L'œuvre commune de Lubaina Himid et Magda Stawarska est une exploration à grande échelle de la vie et de l'expérience des femmes à travers le prisme de l'art contemporain. Les artistes réfléchissent à la mémoire collective, à l'identité et à la représentation féminine. Avant l'ouverture de l'exposition, nous nous sommes entretenus avec les organisateurs au sujet de cette œuvre.

Source: mudam.com

Source: mudam.com

— Comment est née cette collaboration entre Lubaina Himid et Magda Stawarska et quel est son message principal?

— La collaboration entre Lubaina Himid et Magda Stawarska à Sharjah est née d'un désir commun d'explorer et de célébrer les récits et les expériences des femmes, en particulier dans le contexte de l'art contemporain.

Himid, une artiste britannique d'origine tanzanienne, est connue pour son engagement envers les questions de race, de genre et d'identité, tandis que Stawarska, une artiste polonaise, s'intéresse à la mémoire, à l'histoire et à la narration visuelle.

La Sharjah Art Foundation, en tant que centre culturel dynamique, et le conservateur Omar Kholeif ont initié cette rencontre qui a permis aux deux artistes de communiquer et d'unir leurs visions artistiques.Leur travail commun a été influencé par des thèmes tels que la mémoire collective, l'identité et la représentation des femmes dans l’art.

Le message principal de cette collaboration réside dans la valorisation des voix féminines et la mise en lumière des histoires souvent négligées. À travers leurs œuvres, Himid et Stawarska cherchent à remettre en question les narrations dominantes et à créer un espace pour des récits alternatifs. Leur travail invite les spectateurs à réfléchir sur les questions d'identité, de culture et de genre, tout en célébrant la diversité des expériences féminines.

Mudam LuxembourgMusée d’Art Moderne Grand-Duc Jean3, Park Dräi Eechelen
+352 453785-1
OPENING LUBAINA HIMID AND MAGDA STAWARSKA
6 mars, 19:00 – 22:00

L'événement est gratuit pour les visiteurs.

— L’exposition explore la mémoire sous forme de partition visuelle et sonore. Comment ce dialogue entre peinture, installation et son a-t-il été conçu ?

— L’exposition fonctionne comme une performance où la mémoire est narrée à travers divers médiums. Au cœur du parcours, Zanzibar (1999–2023) de Lubaina Himid retrace des voyages réels et imaginés à travers neuf diptyques, accompagnés d’un environnement sonore conçu par Magda Stawarska. Ce paysage auditif, mêlant sons de pluie enregistrés entre l'Angleterre et Zanzibar et un "libretto" multi-canal de 38 minutes, explore le mouvement, la mémoire et la reconstruction. 

— Quels sont les éléments-clés de l’exposition que les visiteurs ne devraient pas manquer ?

— L'exposition de Lubaina Himid et Magda Stawarska offre une riche palette d'expériences artistiques qui invitent à la réflexion et à l'engagement. Les visiteurs sont encouragés à explorer ces éléments-clés pour apprécier pleinement la profondeur et la portée de l'œuvre des deux artistes. Voici quelques-uns des aspects les plus marquants: Les œuvres de Himid et Stawarska sont souvent conçues pour créer des environnements immersifs. Les visiteurs devraient prendre le temps d'explorer ces installations qui invitent à une expérience sensorielle et émotionnelle, les plongeant dans des récits visuels riches. 

Himid est connue pour son utilisation audacieuse de la couleur et des matériaux variés. Les visiteurs devraient observer comment ces choix esthétiques renforcent le message de ses œuvres et créent une atmosphère unique.

Stawarska, quant à elle, utilise souvent des éléments sculpturaux et des installations qui ajoutent une dimension tactile à l’expérience. L'exposition s'inscrit dans un contexte culturel plus large, et les visiteurs devraient prendre en compte les influences historiques et sociales qui ont façonné le travail des artistes. Cela peut inclure des références à des événements historiques, des mouvements artistiques ou des luttes sociales.

— Comment cette exposition s’inscrit-elle dans l’engagement du Mudam envers les artistes engagés et les récits interculturels ?

Au cœur du Luxembourg, terre de diversité culturelle, le Mudam affirme son engagement en mettant en lumière deux artistes qui interrogent les trajectoires migratoires et les récits interculturels. Nets for Night and Day incarne cette mission à travers un dialogue puissant entre peinture, sculpture, sérigraphie, photographie et installation sonore. Bateaux en mouvement, ambiances sonores immersives et œuvres explorant l’exil et l’appartenance résonnent avec les réalités contemporaines du déplacement. En favorisant une expérience à la fois sensorielle et participative, l’exposition illustre la vocation du Mudam d’être un espace de réflexion, de rencontre et d’engagement face aux grands enjeux de notre époque.

— Quelles sont les prochaines grandes expositions prévues au Mudam cette année ?

— Notre programmation sera variée et ambitieuse !Dès le 4 avril, Nude Wing de Fiona Banner aka The Vanity Press s’érigera dans notre Grand Hall. L’artiste transformera une aile d’avion en une sculpture monumentale et réfléchissante, interrogeant la beauté, le pouvoir et la guerre. L’œuvre dialoguera avec l’architecture emblématique de Ieoh Ming Pei. En parallèle, une nouvelle présentation de la Collection Mudam mettra en avant des acquisitions récentes et des œuvres majeures, notamment celles d’artistes féminines des années 1990 et 2000. 

À partir du 7 mai, le Mudam investira l’espace public avec deux installations hors les murs dans le cadre de la LUGA – Luxembourg Urban Garden. The Living Pyramid d’Agnes Denes, une pyramide végétale participative prendra place dans le Park Dräi Eechelen, tandis que The Lower World de Susan Philipsz transformera l’Aquatunnel, site patrimonial sous la ville de Luxembourg, en une expérience sonore immersive. Les 17 et 18 mai, une performance de Bárbara Sánchez-Kane, coproduite avec le festival TONO, mêlera poésie, danse et musique dans une réflexion sur la collectivité et les rituels du quotidien. Cet événement s’intègrera au programme des Luxembourg Museum Days. 

À la rentrée, nous dévoilerons une exposition consacrée à Tiffany Sia, lauréate du Baloise Art Prize 2024. À travers son film The Sojourn, elle questionne la mémoire, l’exil et l’impact des images en mouvement sur la perception de l’histoire. L’automne sera marqué par deux grandes expositions. Une rétrospective d’Eleanor Antin, figure pionnière de l’art conceptuel et féministe, retracera son œuvre mêlant photographie, performance et installation. En parallèle, A Comparative Dialogue Act d’Andrea Mancini et Every Island, inspirée de leur projet pour le Pavillon du Luxembourg à la Biennale de Venise 2024, proposera une installation sonore et performative explorant l’interaction entre son, espace et corps.

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Dernière mise à jour
06.03.25

Auteurs: Galina