L'économie luxembourgeoise a commencé l'année par un recul sensible
Rodion Kutsaiev, Unsplash
Dans un contexte d'instabilité mondiale et de défis structurels internes, l'économie luxembourgeoise a entamé l'année 2025 avec un recul notable. Selon les données du STATEC, au premier trimestre, le PIB du pays en termes réels a diminué de 1 % par rapport au trimestre précédent et de 0,4 % par rapport à l'année précédente.
Le secteur industriel, y compris la fourniture d'énergie et d'eau, a apporté la contribution la plus notable à la baisse du PIB, avec un effondrement de 12,9 % en glissement trimestriel. Il s'agit de la plus forte baisse parmi tous les secteurs, ce qui indique d'éventuels problèmes structurels dans la base manufacturière du pays, qui a traditionnellement joué un rôle modeste mais stable dans l'économie luxembourgeoise.
Les volumes des secteurs de la location et des services aux entreprises (-0,2%) et de l'immobilier (-0,3%) ont également diminué, bien que dans une moindre mesure.
Malgré la récession générale, le secteur de la construction a connu une reprise significative : +6% sur le trimestre, ce qui est principalement dû à l'intensification des investissements. Les dépenses publiques ont également progressé - la consommation publique a augmenté de 1,2 %, ce qui démontre la nature anticyclique des dépenses publiques dans le contexte de la récession économique.
En revanche, l'activité de consommation des ménages a reculé de 0,4 %, ce qui peut être attribué à la hausse de l'inflation et à la prudence des consommateurs.
Dans un contexte d'instabilité de la demande extérieure, les exportations de biens et surtout de services financiers ont diminué de 0,4 %, ce qui, compte tenu du rôle clé du secteur financier dans l'économie du pays, est alarmant. Les importations sont restées pratiquement inchangées (+0,1 %), ce qui indique une stagnation de la demande intérieure et extérieure.
Le secteur des services financiers et d'assurance, qui est traditionnellement le moteur de l'économie luxembourgeoise, a reculé de 3,9 % par rapport au dernier trimestre 2024. Cela peut refléter des changements globaux dans l'activité d'investissement et la volatilité des marchés internationaux. Le secteur est connu pour être sensible aux chocs externes et aux changements réglementaires.
Bien qu'une baisse de 1 % du PIB ne soit pas catastrophique, elle signale un changement de phase dans le cycle économique. Après une série de trimestres positifs, la croissance est remplacée par une correction, due également à un refroidissement dans des secteurs clés. Dans le même temps, les trimestres précédents ont été révisés : le troisième trimestre 2024 affichait une baisse (-0,1 %), tandis que le quatrième trimestre affichait une croissance de +1,9 %.
Ces fluctuations indiquent la grande sensibilité de l'économie luxembourgeoise aux chocs internes et externes et soulignent l'importance d'une plus grande diversification économique, en particulier dans le contexte de la transformation numérique et environnementale mondiale.
