Le volume écrasant du commerce bilatéral de l'UE est concentré entre les mains de 22 % des entreprises.

Paul Teysen, Unsplash
Selon les données d'Eurostat pour 2023, publiées le 25 juin 2025, seules 21,7 % des entreprises de l'Union européenne ont participé à des échanges bilatéraux de marchandises, c'est-à-dire qu'elles ont exporté et importé en même temps. Cependant, ces mêmes entreprises représentaient 95,3 % de la valeur totale des échanges, ce qui indique une énorme concentration de l'activité économique étrangère entre les mains d'un nombre relativement restreint d'acteurs.
En comparaison, 70 % des entreprises de l'UE étaient uniquement importatrices, tandis que 8,3 % se consacraient exclusivement à l'exportation. Cependant, leur contribution combinée au chiffre d'affaires commercial n'était que de 3,9 % et 0,8 % respectivement - des parts qui démontrent clairement l'asymétrie structurelle du système commercial de l'UE.
Les secteurs de l'économie qui comptent le plus grand nombre d'entreprises ayant des échanges bilatéraux sont l'industrie manufacturière, avec près de 46 %, ainsi que l'industrie minière et la gestion de l'eau et des déchets. Dans ces secteurs, l'ampleur des opérations et des infrastructures favorise une plus grande participation à l'offre internationale.
En revanche, les entreprises des secteurs de l'immobilier, de la construction et de la finance ont tendance à se limiter aux importations. Par exemple, plus de 86 % des entreprises de construction et de développement de l'UE sont exclusivement importatrices.
Le secteur de l'agriculture et de la pêche, ainsi que les industries extractives, affichent des performances relativement élevées parmi ceux qui ne font qu'exporter - environ une entreprise sur cinq exporte sans importer. En comparaison, cette approche est extrêmement rare dans les secteurs de la construction et de l'immobilier, où seulement 4 à 7 % des entreprises exportent.
Ces statistiques soulignent le contraste frappant entre le nombre d'entreprises et l'ampleur de leur participation au commerce. La majorité des PME restent en dehors des chaînes de valeur mondiales, alors que les grandes entreprises constituent le cœur du commerce international de l'UE.
Cette répartition soulève des questions quant à l'équité de l'accès au marché et à l'efficacité des politiques visant à soutenir les petites entreprises dans le commerce. Il devient évident que des mesures permettant à un plus grand nombre d'entreprises de participer aux deux volets du processus commercial - importations et exportations - sont nécessaires pour améliorer la durabilité et la compétitivité du marché intérieur.