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L'industrie européenne en perte de vitesse

Dernière mise à jour
24.07.25
Industry and production in Europe

Getty Images

Après une baisse modérée en 2023 (-1,4 %), la production industrielle de l'UE est à nouveau négative en 2024, chutant encore de 2 % en termes réels. C'est un signe inquiétant, surtout dans le contexte de la croissance précédente : en 2021, les volumes ont augmenté de 8,5 % après l'effondrement de la pandémie, et en 2022, d'un modeste 0,3 %.

En prix nominaux, la baisse est également significative : de 5,975 billions d'euros en 2023 à 5,86 billions d'euros en 2024. Il est particulièrement intéressant de noter que parmi les 10 principaux secteurs manufacturiers, seuls les produits pharmaceutiques ont progressé (+12,7 %, pour atteindre 263 milliards d'euros). En comparaison, la production d'appareils électriques a baissé de 8,6 %, celle des véhicules de 6,4 %, celle de l'ingénierie mécanique de 4,7 % et celle de la métallurgie et du traitement des métaux de 4,3 %.

Ce déclin peut s'expliquer par plusieurs facteurs à la fois. Tout d'abord, l'affaiblissement de la demande de produits manufacturés dans l'UE et au-delà, notamment en raison de l'instabilité géopolitique et des perturbations de la chaîne d'approvisionnement. Deuxièmement, la transition vers une économie plus verte prend du temps et nécessite des investissements importants, en particulier dans les secteurs à forte consommation d'énergie tels que les métaux et les produits chimiques. Les pressions inflationnistes et la hausse des taux d'intérêt continuent également à décourager les investissements dans la modernisation.

Cependant, comme le note Eurostat, le modèle de déclin est inégal. Les produits alimentaires, les boissons et le tabac ont augmenté de 1,8 % (pour atteindre 1 081 milliards d'euros), tandis que les produits chimiques ont progressé de 1,5 % (pour atteindre 462 milliards d'euros). Cela montre que la demande des consommateurs dans ces secteurs reste résistante, même en cas de turbulences.

Dans le contexte du ralentissement de l'industrie lourde, le secteur pharmaceutique apparaît presque comme le fleuron d'une croissance soutenue : 263 milliards d'euros contre 234 milliards d'euros l'année précédente. Cela s'explique en grande partie par les effets continus de la pandémie, le vieillissement de la population et les investissements soutenus dans les technologies médicales.

Dans une perspective historique, l'industrie de l'UE ne connaît pas sa première phase de turbulences. Cependant, un déclin de la production sur deux ans est un phénomène atypique et inquiétant. Les experts mettent en garde : si cette tendance se poursuit jusqu'en 2025, elle pourrait avoir un impact négatif sur l'emploi et l'activité d'investissement dans des régions européennes clés.

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Dernière mise à jour
24.07.25

Les sources des photos utilisées: Getty Images

Auteurs: Alex Mort

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