60,7 % de la main-d'œuvre luxembourgeoise est née à l'étranger
Le Luxembourg, traditionnellement associé à une industrie financière florissante, à des projets informatiques innovants et à la recherche, est confronté à des défis pour maintenir sa compétitivité. Cette question a été l'un des principaux thèmes de la campagne électorale du parti chrétien-social populaire (CSV) et le premier test pour le nouveau gouvernement dirigé par Luc Frieden.
Selon la dernière étude de l'OCDE, le Luxembourg est en tête des pays développés en ce qui concerne la proportion de travailleurs étrangers : 60,7 % des salariés sont nés à l'étranger, ce qui est nettement supérieur à la Suisse (33,6 %), qui arrive en deuxième position. Ce chiffre élevé s'explique à la fois par la structure économique du pays, qui compte plus de 228 000 travailleurs frontaliers, et par les conditions attractives pour les professionnels qualifiés.
En outre, les données montrent une augmentation de 10,5 % en glissement annuel de l'emploi des expatriés - la deuxième plus forte augmentation parmi les pays de l'OCDE, juste derrière le Chili (+15,1 %).
Le Luxembourg a été reconnu à plusieurs reprises comme l'un des pays les plus attractifs pour les professionnels internationaux. Dans l'étude Indeed 2022, le pays s'est classé au premier rang des destinations souhaitées pour la migration de la main-d'œuvre, devant la Suisse, le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Irlande.
Par ailleurs, selon l'OCDE, le Luxembourg reste le leader en termes de proportion de résidents nés à l'étranger (51,2 %), ce qui souligne le rôle clé des expatriés dans son économie. Pour un pays dont l'économie dépend d'expatriés hautement qualifiés, le maintien de cette dynamique est une question d'importance nationale.
Le Premier ministre Luc Frieden, dans son discours sur l'état de la nation, a souligné la nécessité de renforcer la compétitivité :
"Les emplois sont créés là où il y a de la croissance. Et la croissance se produit lorsqu'un pays offre un environnement compétitif. Nous avons besoin de deux éléments clés : un cadre juridique et fiscal compétitif et des stratégies visant à développer des écosystèmes dans des secteurs spécifiques.
Parmi ces secteurs, l'accent est mis sur les technologies de l'information et la finance, qui constituent déjà l'épine dorsale de la croissance économique du pays.
Si le Luxembourg reste un leader mondial en matière d'attraction de travailleurs étrangers, les défis à relever pour maintenir son attractivité requièrent une approche stratégique. Le nouveau gouvernement considère que la création d'un environnement compétitif et le soutien de secteurs économiques ciblés sont les principaux moyens de maintenir cette position sur la scène internationale.