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Le Luxembourg lutte efficacement contre le VIH

Dernière mise à jour
01.12.25
HIV days in Luxembourg

Bermix Studio, Unsplash

À l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, le ministère luxembourgeois de la santé et de la protection sociale a présenté une campagne d'information avec un message court mais important : "Indétectable = Intransmissible" - "Indetectable = Intransmissible". Cela signifie qu'une personne vivant avec le VIH et recevant un traitement efficace peut réduire sa charge virale à un point tel que le virus devient introuvable, même avec les tests de laboratoire. Plus important encore, le virus n'est plus transmis à d'autres personnes, y compris lors de rapports sexuels non protégés, de la grossesse, de l'accouchement et même de l'allaitement.

Ce fait scientifiquement prouvé bouscule les vieilles peurs et vise à lutter contre l'exclusion sociale des personnes séropositives. C'est à cause de la stigmatisation que beaucoup continuent d'éviter le diagnostic et le traitement. Comme l'a souligné Martine Deprez, ministre de la santé, le soutien du public est essentiel : "Lutter contre la stigmatisation, c'est inciter davantage de personnes à se faire dépister, à commencer un traitement et à vivre sans peur et sans isolement.

Selon le ministère, il y aura 39 nouveaux cas de VIH dans le pays en 2024, soit près de 30 % de moins qu'en 2023 (55 cas). La baisse est particulièrement sensible chez les hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes et chez les toxicomanes. Cependant, contrairement aux idées reçues, le plus grand nombre de nouvelles infections se trouve aujourd'hui dans la population hétérosexuelle - cet indicateur reste stable et nécessite une attention particulière de la part des spécialistes.

Il existe d'autres tendances positives : les médecins ont commencé à diagnostiquer le virus à un stade plus précoce, ce qui a une incidence directe sur le pronostic et la qualité de vie. Cela suggère que la stratégie de dépistage précoce porte ses fruits, mais qu'elle ne résout pas complètement le problème.

Le Luxembourg poursuit activement la stratégie globale de l'OMS connue sous le nom de "95-95-95". Elle part du principe que :

  • 95 % des personnes séropositives savent qu'elles sont diagnostiquées,
  • 95 % d'entre eux reçoivent un traitement,
  • 95% atteignent des niveaux indétectables de virus.

Au Luxembourg, le premier objectif a déjà été dépassé, puisque 96 % des porteurs sont au courant de leur statut. Cependant, l'étape suivante est plus difficile : 12 à 13 % de ces personnes ne reçoivent pas de traitement ou le font de manière irrégulière. Ces chiffres cachent des difficultés très spécifiques : la peur, l'isolement social, le manque de soutien médical ou psychologique, et parfois la barrière de la langue chez les migrants.

Le principal défi n'est donc pas tant de contrôler le nombre de nouvelles infections que de renforcer le système de soutien et de confiance. Les gens doivent sentir que les soins de santé ne sont pas seulement une question de pilules, mais aussi d'acceptation, de compréhension et de respect.

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Dernière mise à jour
01.12.25

Les sources des photos utilisées: Bermix Studio, Unsplash

Auteurs: Alex Mort