Ombres après le virus : comment le "long covid" affecte le psychisme

Près de quatre ans après le début de la pandémie de Covid-19, le sujet de ce que l'on appelle la longue Covid est toujours d'actualité - en particulier dans le contexte de ses conséquences médicales et psychologiques, qui sont encore mal comprises par le grand public. Un nouveau projet international mené par des équipes de recherche du Luxembourg, d'Allemagne et de Suisse a apporté une contribution importante à la compréhension des symptômes psychiatriques de l'état post-Covid.

L'étude a été coordonnée par le service de réadaptation du Centre neuropsychiatrique du CHNP à Ettelbruck, avec la participation du professeur Dr Claus Vögele de l'Université du Luxembourg. Au cours des travaux, 1 200 personnes souffrant des effets du coronavirus ont été interrogées et suivies médicalement.

Les résultats de l'étude le montrent clairement : les effets de Covid vont bien au-delà de la fatigue ou d'une toux persistante. La dépression, les troubles anxieux, les déficiences cognitives et l'épuisement émotionnel sont au cœur du problème. Selon les chercheurs, dans la plupart des cas, les symptômes physiques et mentaux se renforcent mutuellement, formant un cercle vicieux.

"La composante mentale est souvent sous-estimée, alors qu'elle peut radicalement changer la vie quotidienne du patient", soulignent les auteurs de l'étude. En pratique, cela se traduit par une baisse de la concentration, une perte de motivation, un isolement social et, dans certains cas, une perte de capacité de travail.

L'absence d'un ensemble universel de symptômes rend le long covidus difficile à diagnostiquer et à traiter. Les manifestations sont différentes d'un patient à l'autre : certains souffrent d'attaques de panique, d'autres de fatigue chronique, tandis que d'autres encore souffrent de pertes de mémoire à court terme. Cela nécessite une approche individualisée de la part du système médical, basée sur une combinaison de soutien physique et mental.

Les scientifiques s'accordent à dire qu'il n'existe pas de panacée pour Covid long. Ce qui fonctionne pour un patient peut ne pas fonctionner pour un autre. C'est pourquoi il est si important d'abandonner les protocoles types au profit de plans de traitement personnalisés, impliquant non seulement les thérapeutes, mais aussi les psychiatres, les kinésithérapeutes et les travailleurs sociaux.

Le professeur Vögele souligne l'importance d'une approche holistique : le corps et l'esprit doivent faire l'objet d'une attention égale. Ce n'est qu'à cette condition qu'une amélioration durable de la qualité de vie des patients atteints de ce syndrome complexe pourra être obtenue.