Le 1er mai au Luxembourg : les syndicats préparent une grande manifestation

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C'est sur fond de canicule et de long week-end que s'est déroulé le traditionnel rassemblement de l'OGBL, le plus grand syndicat luxembourgeois, sur la place de l'abbaye de Neumünster. Sa présidente, Nora Back, a profité du 1er mai pour critiquer sévèrement les politiques sociales et économiques du gouvernement dirigé par Luc Frieden.
"Cette fête du travail est aussi le jour de la prochaine indexation des salaires", a-t-elle rappelé, faisant référence à la liaison automatique des salaires à l'inflation activée selon les dernières prévisions du STATEC. Cependant, a souligné Mme Back, il ne s'agit pas d'un cadeau de l'Etat, mais du résultat d'une lutte syndicale persistante.
"Aujourd'hui, plus que jamais, nos revendications sont plus pertinentes que jamais", a déclaré le dirigeant syndical, en énumérant les principaux points de tension :
- les conventions collectives,
- la réforme des pensions,
- Libéralisation des horaires de travail dans le commerce de détail,
- Travail du dimanche,
- des restrictions au droit de manifester.
Selon l'OGBL, tout cela est menacé par la nouvelle coalition CSV-DP, à laquelle les syndicats reprochent de ne pas vouloir s'engager dans un dialogue équitable.
Back a été particulièrement cinglant quant à l'évaluation par le premier ministre des recommandations de l'OCDE publiées l'autre jour : "Luc Frieden a aimé le rapport de l'OCDE - nous aurions préféré qu'il aime les syndicats".
Nora Back a souligné la déclaration de Carole Hartmann, récemment élue présidente du Parti démocrate, sur son engagement en faveur de l'État-providence, mais a ajouté : "Nous n'avons pas besoin de mots, nous avons besoin d'actions".
Le message principal du discours portait sur les préparatifs d'une grande action de protestation prévue pour le 28 juin. L'OGBL a l'intention de présenter un front uni avec un autre syndicat puissant, le LCGB, et se mobilise déjà activement.
Bien que le nombre de participants au rassemblement ait semblé modeste par rapport aux années précédentes, Back n'a pas exprimé d'inquiétude : "C'est un long week-end, les gens sont chauds.... Mais dans l'ensemble, il y a autant de monde que d'habitude".
Elle a conclu son discours en soulignant la nécessité de lutter contre la "flexibilité" totale dans la relation de travail, en déclarant : "Nous défendrons l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée".