Les ménages luxembourgeois s'éloignent de la tradition
Selon le recensement de 2021, la structure des ménages au Luxembourg évolue rapidement. Alors que les couples avec enfants dominaient autrefois, ils ne représentent plus que 31 % du total. Les traditions sont remplacées par les familles monoparentales, les couples sans enfants et les jeunes adultes qui vivent plus longtemps avec leurs parents.
Une proportion croissante de ménages est dirigée par des étrangers, en raison de l'afflux de migrants. Leur nombre a augmenté de 55 % au cours de la décennie et ils sont plus susceptibles d'élever des enfants : 67,7 % de ces ménages comprennent des personnes à charge. Chez les Luxembourgeois, cette proportion n'est que de 58,5 %.
L'âge moyen auquel les enfants quittent leurs parents augmente également. Les défis sociaux et économiques, notamment les coûts élevés du logement, favorisent la persistance des ménages multigénérationnels.
La popularité croissante des unions civiles et la baisse du nombre de mariages sont particulièrement visibles chez les jeunes couples. Seuls 56,1 % des couples âgés de 30 à 34 ans sont officiellement mariés, contre 75,1 % en 2011. Les familles de couples de même sexe, qui ont été légalement reconnues en 2014, sont également de plus en plus visibles : leur proportion a triplé au cours de la dernière décennie.
Le coût du logement rend la vie en ville difficile pour les familles avec enfants. Par conséquent, ces familles sont plus susceptibles de s'installer dans les banlieues, où la part des ménages familiaux dépasse 38 %, alors que ce chiffre n'est que de 18,8 % dans la capitale. Les prix élevés des logements encouragent également les familles à vivre ensemble.
La pandémie a ralenti les migrations et la formation de nouveaux ménages, en particulier chez les jeunes. Toutefois, son impact est temporaire et ses conséquences à long terme sont encore difficiles à évaluer.