"Pas une seule bonne nuit" : les habitants du quartier de la Gare exigent des mesures de la part de la mairie de Luxembourg

Lia Bekyan, Unsplash
Une lettre ouverte publiée cette semaine constitue un appel à l'action à la fois émouvant et inquiétant : les habitants et les entreprises du quartier de la Gare à Luxembourg demandent aux autorités de prendre des mesures urgentes pour lutter contre l'instabilité croissante. L'appel est adressé au bourgmestre Lydie Polfer et aux membres du conseil communal.
L'auteur de la lettre, Marc Welter, résident et commerçant de la place de Paris depuis 1989, fait part de sa profonde lassitude et de sa colère face au sentiment croissant d'insécurité et aux perturbations constantes.
"Le quartier que je connais et que j'aime est livré au désordre, à la criminalité et à la peur", peut-on lire dans le texte.
Pendant la journée, les rues sont remplies de livreurs de nourriture qui occupent les bancs publics, les places de parking et les stations Veloh. Ils roulent sans règles et laissent derrière eux des déchets : emballages, boîtes de conserve, bouteilles. Les piétons ne se sentent pas en sécurité et l'aspect des rues est de plus en plus négligé.
A la nuit tombée, comme l'écrit l'auteur, la place se transforme en épicentre du trafic de drogue. Dealers, toxicomanes, entreprises bruyantes, querelles, cris, bagarres, incidents constants, tout cela est devenu la "nouvelle norme". Les entrées des maisons sont utilisées comme toilettes, des seringues et des bouteilles traînent dans les rues. Il n'y a plus une seule nuit tranquille, souligne la lettre.
Malgré de nombreuses plaintes, rien ne change. La présence policière est minime, et lorsqu'une patrouille apparaît, les dealers disparaissent tout simplement - et reviennent dès qu'ils sont partis. L'auteur pose la question rhétorique suivante : les habitants devraient-ils créer leurs propres patrouilles et "milices" pour protéger leurs rues ?
"Ce n'est pas de l'émotion, c'est un appel à l'aide. Nous ne pouvons plus nous en sortir seuls", souligne l'auteur.
La lettre se termine par une liste d'exigences spécifiques et urgentes :
- Présence policière permanente - à pied et 24 heures sur 24
- Des raids ciblés pour démanteler les points de vente de drogue et les squats illégaux
- Une véritable politique de "tolérance zéro" à l'égard des comportements antisociaux
- Coordination entre la ville, la police, les ministères et le système judiciaire
L'auteur invite les fonctionnaires à passer la nuit dans le quartier de Gare pour se rendre compte par eux-mêmes de la gravité de la situation. Il souligne qu'il ne s'agit pas d'une plainte, mais d'un problème systémique qui mine la confiance dans les autorités publiques.
La publication de la lettre sur LinkedIn a reçu une réponse active : des dizaines de likes et de commentaires. Cela souligne que le problème ne concerne pas une seule personne, mais toute une communauté.
Les autorités n'ont pas encore fait de commentaire public à ce sujet. Nous continuerons à suivre l'évolution de la situation.