Conflit nucléaire : Le Luxembourg s'oppose à la prolongation de l'exploitation de la centrale de Cattenom
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Dans un an, la centrale nucléaire de Cattenom, située dans le sud de la France, près de la frontière luxembourgeoise, fêtera ses 40 ans. EDF (Électricité de France) envisage déjà de prolonger son exploitation, mais le gouvernement luxembourgeois, opposant de longue date à l'énergie nucléaire, s'oppose une nouvelle fois à cette décision.
La France développe activement une nouvelle génération de réacteurs EPR, et Cattenom pourrait hypothétiquement recevoir un tel module. Cependant, le Luxembourg n'a pas l'intention de changer de position et continue à faire pression pour la fermeture non seulement de cette centrale, mais aussi des centrales belges de Tihange et Doel, qui, selon les autorités, constituent une menace pour la sécurité de la région.
Malgré sa position antinucléaire, le Luxembourg utilise l'énergie nucléaire. Comme le reconnaît le ministère de l'économie, le pays importe de l'électricité, et comme le réseau européen est alimenté par des centrales nucléaires, il est impossible de ne pas l'utiliser.
Ce fait est à l'origine d'une certaine contradiction dans la politique gouvernementale. L'année dernière, le Premier ministre luxembourgeois Luc Frieden a fait allusion à une possible révision de l'approche nationale de l'énergie nucléaire, mais il s'est heurté à l'opposition farouche du parti DP, qui fait partie de la coalition au pouvoir. En fin de compte, le pays est resté attaché à une sortie complète de l'énergie nucléaire.
Afin de réduire sa dépendance à l'égard de la production nucléaire, le Luxembourg mise sur le développement des sources d'énergie renouvelables. Les autorités ont l'intention de renforcer les investissements dans l'énergie éolienne et solaire, et de participer à des projets énergétiques européens.
Toutefois, la question demeure : le pays sera-t-il en mesure de fournir sa propre énergie sans production nucléaire ? Ou bien, malgré les déclarations politiques, sera-t-il contraint de continuer à utiliser l'électricité nucléaire provenant du réseau européen ?