Réforme des pensions au Luxembourg : les députés discutent de l'avenir du système sur fond de déficits et de controverses

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Mercredi, la Chambre des députés luxembourgeoise tiendra un débat important sur la réforme des pensions, dans un contexte de prévisions de plus en plus inquiétantes et d'absence de consensus entre les partenaires sociaux. La question de savoir comment assurer la viabilité du système sans relever l'âge de la retraite ni réduire les prestations divise les responsables politiques, les employeurs et les syndicats.
Le débat est organisé par la ministre de la santé et de la protection sociale, Martine Deprez (CSV), et vise à définir des lignes directrices pour des solutions futures.
Il y a trois semaines, l'Inspection générale de la sécurité sociale (IGSS) a présenté des prévisions actualisées : à partir de 2026, les recettes de cotisations seront inférieures aux dépenses courantes et, d'ici 2039, les réserves de retraite passeront sous le seuil minimum (1,5 année de dépenses), pour être totalement épuisées en 2045. Ces calculs ont déjà suscité des inquiétudes quant à la capacité du système à indexer les pensions sur la croissance des salaires.
Les employeurs insistent sur la réduction des coûts, ce qui, selon leur logique, entraînera également une réduction des prestations. Les syndicats affirment qu'il n'y a pas d'urgence à réformer et, si nécessaire, ils suggèrent d'envisager des mesures visant à augmenter les revenus, voire à relever les pensions.
Parmi les partis politiques, seule la gauche (Déi Lénk) s'est exprimée ouvertement jusqu'à présent. Toutefois, les organisations de jeunesse des principaux partis ont déjà publié une position commune : elles sont favorables au maintien de l'âge de la retraite à 65 ans, à la poursuite de la reconnaissance des études en tant que dossier d'assurance, à l'harmonisation des pensions des fonctionnaires et des salariés du privé, et à l'indexation de la pension moyenne sur le budget de référence d'une personne âgée.
Ainsi, la réforme s'accompagne de tensions non seulement économiques, mais aussi sociopolitiques profondes, qui constitueront l'un des principaux sujets de discussion dans le pays au cours des prochains mois.