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Comment un agriculteur a déclenché une vague de colère dans le cœur industriel du Luxembourg

Dernière mise à jour
21.10.25
Cultural heritage of Luxembourg demolished

Lynn Chruchten, RTL

Le matin du 3 octobre à Rumelange a commencé comme d'habitude pour Alain Zimmermann, un habitant de la ville, par une promenade avec son chien le long d'un sentier forestier. Mais une chose choquante l'attendait sur son chemin habituel : un mât métallique, symbole du passé industriel de la ville, avait été sauvagement détruit par un tracteur. Le mât, qui se trouvait à la lisière de la forêt depuis des décennies, avait été déchiré en deux, arraché de son socle et abandonné parmi les arbres.

Il s'est avéré par la suite que la démolition avait été effectuée par un agriculteur local, propriétaire du terrain. Cependant, il n'avait pas de permis de démolir, comme l'a confirmé la mairie de Rumelange. Le maire Henri Haine a exprimé son profond regret, qualifiant l'incident d'"extrêmement regrettable" et soulignant que le pilier était un élément important du patrimoine industriel local.

Le poteau en ruine faisait partie d'un téléphérique unique de 12,7 kilomètres construit en 1906 par la société allemande Pohlig de Cologne. Ce système transportait le minerai de fer d'Ottange en France à Differdange en passant par Belval, fournissant ainsi une artère logistique à l'industrie sidérurgique luxembourgeoise, alors en plein essor. Le dernier wagon a emprunté ces câbles en 1980.

Selon l'historien Denis Klein, bénévole au Musée national de la mine, les piliers n'ont plus de fonction économique, mais représentent un "symbole fort de l'identité industrielle" de la région. Leur démolition est perçue comme la perte d'un morceau de mémoire collective.

Bien que le poteau n'ait pas été enregistré comme monument protégé, la mairie envisage déjà une action en justice. Le démontage ayant été effectué sans autorisation, la perspective juridique est encore à l'étude. En attendant, la mairie envisage de contacter l'agriculteur pour savoir s'il est possible de récupérer les fragments de l'objet détruit.

En outre, les autorités ont l'intention de mettre en place un mécanisme de protection locale pour les mâts survivants afin d'éviter que de tels actes ne se reproduisent. Quelques mâts bien conservés sont encore visibles à Esch-sur-Alzette et près du Musée national de la montagne à Roumelange, l'un d'entre eux ayant même conservé sa nacelle d'origine.

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21.10.25

Les sources des photos utilisées: Lynn Chruchten, RTL

Auteurs: Alex Mort