François Bausch en procès

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Le tribunal d'arrondissement de Luxembourg a décidé de renvoyer devant la chambre criminelle une affaire liée à la tragédie du 14 février 2019. À l'époque, une décharge de 48 kg avait explosé dans l'arsenal militaire de Waldhof, tuant deux personnes. Il a été établi qu'avant même la catastrophe, l'armée savait que l'entrepôt ne répondait plus depuis longtemps aux normes de sécurité modernes.
Selon le tribunal, deux hauts fonctionnaires pourraient être responsables : François Bausch (Parti vert), ministre de la défense à l'époque, et Alain Duschène, ancien chef d'état-major de l'armée. Ils sont accusés d'homicide involontaire pour atteinte à l'intégrité physique. Deux autres officiers supérieurs - le commandant du service de déminage SEDAL et son adjoint - ont échappé au procès : aucune charge n'a été retenue contre eux.
Il est important de souligner que la décision du tribunal ne fait que constater l'existence de motifs suffisants de renvoi devant la chambre criminelle et ne constitue pas un aveu de culpabilité. Les deux prévenus conservent la présomption d'innocence. Quelques heures après l'annonce de la décision, l'avocat de François Bausch a déclaré qu'un appel serait interjeté car la défense "ne partage ni en droit ni en fait le raisonnement du tribunal".
La tragédie d'il y a six ans est de nouveau sous les feux de l'actualité et risque de se transformer en un procès très médiatisé, où seront mises en cause non seulement la responsabilité personnelle d'anciens chefs, mais aussi la culture générale de l'armée luxembourgeoise en matière de sécurité.