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Luxtoday

Sept minutes qui ont bouleversé l'art

Dernière mise à jour
06.11.25
Louvre robbery shocked Luxembourg

Michael Fousert, Unsplash

"Le vol du siècle" : c'est ainsi que les journalistes ont qualifié l'audacieuse attaque du Louvre, qui s'est déroulée il y a un peu plus de quinze jours. En sept minutes seulement, les malfaiteurs, qui ont agi avec une précision quasi cinématographique, ont sorti de la Galerie d'Apollon une collection de bijoux ayant appartenu à Napoléon. Leur valeur a été estimée à 88 millions d'euros, mais la perte est bien plus profonde que matérielle : c'est une partie de l'ADN culturel de la France qui a disparu.

Deux des participants ont déjà été appréhendés, mais le trésor lui-même a disparu sans laisser de traces. Selon Christopher Marinello, expert en récupération d'œuvres d'art volées, les chances de retrouver des œuvres d'art volées sont minces, surtout lorsqu'il s'agit de bijoux. "Les bijoux volés sont presque toujours démontés et vendus par morceaux", explique-t-il. - Pensez aux diamants du palais de Dresde : les auteurs du vol ont été retrouvés, mais les pièces ont disparu à jamais.

L'enquête suggère que les bijoux ont pu être démontés à Anvers ou à Tel Aviv, villes où le commerce de diamants est florissant. Ce scénario rend leur revente pratiquement intraçable.

Pour M. Marinello, ce vol est un défi lancé à l'ensemble de la communauté muséale : "Ce n'est pas seulement un crime contre la France, c'est une gifle pour tous les musées du monde". Il met en garde contre le fait que des affaires aussi médiatisées peuvent inspirer des imitateurs et invite toutes les institutions qui possèdent des objets en or ou des bijoux à revoir leur niveau de protection.

Au Luxembourg, l'histoire du Louvre est devenue un sujet de discussion pour les directeurs de musées. Bettina Steinbrügge, directrice du Musée d'Art Moderne Grand-Duc Jean (MUDAM), se souvient d'avoir été à Paris le jour du cambriolage. Avec ses collègues, ils ont discuté non seulement des normes techniques de sécurité, mais aussi des scénarios d'intervention d'urgence.

Le MUDAM a investi massivement dans des systèmes de sécurité avancés dès le départ : vidéosurveillance, alarmes, gardiens, inspections régulières. "La défense absolue n'existe pas", admet Mme Steinbrugge. - Mais notre travail consiste à nous préparer à tous les scénarios". Chaque année, le musée revoit et met à jour ses plans de sécurité.

Le High Security Hub de l'aéroport du Findel, un centre de stockage ultramoderne qui offre à la fois des conditions climatiques idéales et un degré de protection exceptionnel, reste un avantage particulier pour le Luxembourg. Steinbrugge le qualifie de "meilleur lieu de stockage d'œuvres d'art du pays".

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Dernière mise à jour
06.11.25

Les sources des photos utilisées: Michael Fousert, Unsplash

Auteurs: Alex Mort