"C'est illégal ! - Les avocats commentent les contrôles à la frontière entre l'Allemagne et le Luxembourg
La ministre allemande de l'intérieur, Nancy Faeser, a annoncé la prolongation des contrôles frontaliers qui continuent de mécontenter les pays voisins, dont le Luxembourg. Ces contrôles, qui devaient à l'origine durer six mois, sont devenus un sérieux obstacle pour les travailleurs transfrontaliers.
Le ministre luxembourgeois de l'intérieur, Leon Gloden, a annoncé son intention de faire appel des mesures prises par l'Allemagne auprès de la Commission européenne si les inspections se poursuivent. Selon lui, ces mesures portent atteinte au système Schengen et sont en contradiction avec les arrêts de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE).
Selon les règlements de la CJUE, il est illégal de reprendre les contrôles aux frontières intérieures sans nouveaux motifs. Constantin Hruschka, expert en droit des migrations, note que la Commission européenne aurait dû intervenir depuis longtemps, mais que l'absence de mécanismes d'application permet à l'Allemagne de poursuivre ces actions.
"Je ne vois pas comment la Commission européenne peut reconnaître la légitimité de ces contrôles", a déclaré Hruschka.
L'Allemagne justifie ces contrôles par leur efficacité : depuis octobre, 1 600 transporteurs illégaux ont été appréhendés et 37 000 personnes se sont vu refuser l'entrée sur le territoire. Toutefois, selon la police, cela n'empêche pas les tentatives de passage répétées.
La situation est aggravée par le fait qu'en l'absence d'accords bilatéraux avec l'Allemagne, la police des pays voisins, y compris le Luxembourg, refuse souvent d'accepter les migrants renvoyés, leur permettant ainsi de poursuivre leur voyage.
Le Luxembourg et l'Autriche insistent sur la nécessité de résoudre le problème en réformant la politique migratoire de l'UE. Cependant, en l'absence d'une position claire de la part de la Commission européenne, la situation reste en suspens.