Luc Frieden a commenté les élections allemandes
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Ansgar Scheffold, Unsplash
Le Premier ministre luxembourgeois Luc Frieden a salué les résultats des récentes élections allemandes comme un bon signe pour l'Allemagne et l'Europe. Dans son discours sur la formation du nouveau gouvernement allemand, M. Frieden a exprimé sa préférence pour une coalition bipartite, estimant que la stabilité est mieux assurée par la coopération de grands partis centristes que par une alliance tripartite.
M. Frieden a souligné l'importance de l'orientation de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) vers "la prospérité et la sécurité", se félicitant de l'exclusion du parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) des pourparlers de coalition. Il a décrit l'AfD comme un parti aux "positions extrêmes, pro-russes et anti-européennes", soulignant que le leadership devrait venir du centre politique, et a qualifié le refus de la CDU de coopérer avec l'AfD de "bonne décision".
M. Frieden a toutefois mis en garde contre la prise en compte des opinions des électeurs de l'AfD, notant que la montée des partis extrémistes dans des pays tels que l'Allemagne, l'Autriche, la France et les Pays-Bas mettait en évidence des problèmes sociaux sous-jacents. Il a souligné que les préoccupations des électeurs, qui sont souvent liées à des sentiments d'injustice et à des craintes concernant l'immigration, devraient être prises au sérieux.
Le ministre luxembourgeois des affaires étrangères, Xavier Bettel, a soutenu le point de vue de M. Frieden, affirmant qu'une approche paneuropéenne des questions telles que la migration était nécessaire. Dans une interview accordée à RTL Radio, M. Bettel a souligné que les partis extrémistes, y compris l'AfD, le Parti de la gauche allemande (Linke) et l'alliance de Sarah Wagenknecht (BSW), utilisent souvent des réponses simples à des questions complexes, en exploitant les craintes du public.
Marc Spautz, chef du groupe parlementaire du Parti populaire chrétien-social (CSV) du Luxembourg, s'est dit préoccupé par le bon résultat de l'AfD, qui a obtenu 20 % des voix. Il a noté le contraste frappant dans le soutien au parti entre l'Allemagne de l'Est et l'Allemagne de l'Ouest, qualifiant le clivage régional de frappant.
M. Spautz a soutenu les résultats de la CDU bien que le parti n'ait pas réussi à franchir le seuil des 30 %, ce qui compliquera les négociations en vue d'une coalition. Il a qualifié de positive une éventuelle coalition entre la CDU et le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD), mais a averti que des différences significatives dans les programmes politiques pourraient créer des difficultés dans les négociations.
Toutefois, M. Spautz a exprimé son mécontentement personnel à l'égard de la position du chef de file de la CDU, Friedrich Merz, sur le contrôle des frontières et sa dépendance à l'égard des votes de l'AfD pour faire passer le projet de loi sur l'immigration au parlement allemand.
Le Parti de gauche allemand (Linke) a également réalisé des progrès significatifs, ce dont s'est félicité le député luxembourgeois du Parti de gauche (Déi Lénk), David Wagner. Il a souligné l'importance des voix de gauche dans le climat politique actuel, en particulier face aux forces de droite.
M. Wagner s'est réjoui de l'échec de l'alliance de Sarah Wagenknecht (BSW) à remporter un siège au Bundestag. Il a critiqué Mme Wagenknecht pour s'être alignée sur la rhétorique de l'AfD, en particulier sur les questions de migration, arguant qu'elle n'avait fait que légitimer les positions radicales de la droite.