L'amiante au Luxembourg : un problème à résoudre
La question de l'élimination en toute sécurité de l'amiante, un matériau de construction dangereux, est devenue un sujet important au Luxembourg. En réponse à une enquête parlementaire sur la situation actuelle de l'élimination de l'amiante, le ministre de l'Environnement, du Climat et de la Biodiversité, Serge Wilmes, a présenté un rapport d'étape.
Actuellement, le Luxembourg ne dispose pas d'installations pour le traitement et l'élimination des déchets contenant de l'amiante. Cela signifie que la totalité du volume de ces déchets dangereux - environ 6 000 tonnes par an - est envoyée à l'étranger. Les principaux pays destinataires de ces déchets sont la France, l'Allemagne et la Belgique, où des décharges spécialisées dans l'élimination de l'amiante sont exploitées.
L'article 26 de la loi sur la gestion des déchets du 21 mars 2012 exige un inventaire obligatoire des matériaux de construction avant la démolition des bâtiments contenant de l'amiante, afin que les composants dangereux puissent être identifiés et enlevés séparément. Cependant, il n'existe pas de registre central des bâtiments contenant de l'amiante dans le pays. La responsabilité du respect de ces procédures incombe aux propriétaires des installations et aux entrepreneurs, et des rapports peuvent être demandés par l'administration de l'environnement.
Le principal défi est le manque de solutions nationales pour le traitement de l'amiante, ce qui accroît la dépendance du Luxembourg à l'égard des installations étrangères et augmente les coûts de logistique et de mise en conformité avec les réglementations internationales. La nécessité d'une plus grande transparence des données et d'un registre unifié des bâtiments contenant de l'amiante afin de mieux gérer les risques pour la santé publique est également soulevée.
Le ministre a noté que des travaux sont en cours pour évaluer et trouver des solutions, mais que la situation actuelle exige une action renforcée pour créer un système de gestion des déchets durable pour l'avenir.
Le Luxembourg doit d'urgence développer sa propre capacité à traiter les déchets dangereux et introduire une approche plus systématique du contrôle et de l'inventaire de l'amiante dans les bâtiments anciens. Sinon, le pays continuera à dépendre d'exportations de déchets coûteuses, ce qui pourrait créer des risques environnementaux et économiques supplémentaires à long terme.