Le Luxembourg lance la médecine aérienne du futur

Dose Media, Unsplash
Le 10 juillet 2025 est entré dans l'histoire de la logistique luxembourgeoise : le drone du projet Griffin a effectué son premier vol médical officiel, transportant un échantillon de sang des Hôpitaux Robert Schuman (Kirchberg) aux Laboratoires Réunis (Junglinster). Cet événement, observé par trois ministres à la fois - Yuriko Backes (mobilité), Martin Despres (santé) et Lex Delles (économie) - a marqué une étape décisive vers une médecine high-tech et durable.
Le projet Griffin est une collaboration entre quatre entités : Laboratoires Réunis, POST Luxembourg, Santé Services et Luxembourg Air Services. Ils se sont associés pour mettre en œuvre le drone électrique Eiger 03 développé par la société suisse RigiTech. L'appareil peut atteindre une vitesse de 100 km/h et transporter jusqu'à 3 kg de biomatériaux - sang, urine, sérum, etc. Le vol entre Kirchberg et Junglinster ne dure que 10 minutes, ce qui le rend particulièrement utile pour les diagnostics d'urgence ou pendant les heures de pointe.
Contrairement aux voitures, le drone n'émet pas de CO₂ et ne consomme que 0,7 kWh d'énergie aux 100 kilomètres, ce qui témoigne non seulement de sa rapidité mais aussi de son respect de l'environnement. Des tests ont montré que les échantillons en vol sont soumis à moins de vibrations que lorsqu'ils sont transportés par la route - un facteur important pour la précision des analyses ultérieures.
La sécurité est la pierre angulaire du projet. Les drones ne volent que dans des "géo-cellules" virtuelles, en coordination avec l'autorité de l'aviation civile pour éviter de survoler des zones résidentielles. Tous les systèmes critiques sont dupliqués et un parachute automatique est activé en cas de défaillance.
Griffin n'est pas seulement une démonstration technologique, mais le début d'une véritable transformation de la logistique médicale. De nouveaux itinéraires, des procédures améliorées et l'intégration des drones dans la pratique médicale quotidienne sont attendus à l'avenir. À partir de juillet 2023, les participants au projet étudient la mise en œuvre technique et préparent le terrain pour un système de livraison de biomatériaux évolutif dans le pays.