Le Luxembourg se prépare à l'apparition éventuelle de la peste porcine africaine

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La menace de la peste porcine africaine (PPA) est proche des frontières du Luxembourg. En Allemagne voisine, le virus a déjà été détecté dans le Land de Hesse, entraînant une réaction d'urgence des autorités du Grand-Duché. La ministre de l'Agriculture, de l'Alimentation et du Vin, Martine Hansen, et le ministre de l'Environnement, du Climat et de la Biodiversité, Serge Wilmes, ont convoqué une Taskforce spéciale PPA pour élaborer un plan d'action en cas d'entrée du virus dans le pays.
Des représentants de différentes agences et organisations ont participé à la discussion : l'Administration vétérinaire et alimentaire luxembourgeoise (ALVA), le Haut Commissariat à la protection nationale, l'Administration de la nature et des forêts, le Service des routes, des vétérinaires privés, la Fédération des chasseurs de Saint-Hubert et même l'équipe de secours du Corps d'incendie et de secours du Grand-Duché. L'objectif principal est de prévenir la propagation du virus, qui se transmet non seulement par contact direct entre animaux, mais aussi par l'intermédiaire d'aliments et de déchets contaminés.
L'une des décisions clés a été la prolongation de la prime à la chasse aux jeunes sangliers. Jusqu'au 31 mars 2026, les chasseurs recevront 50 euros pour chaque sanglier tué. Cette mesure devrait contribuer à réduire la population de porcs sauvages, qui sont les principaux vecteurs du virus. Les autorités envisagent également d'adapter les heures de chasse afin d'accroître le contrôle des populations.
En outre, deux nouveaux centres de collecte de carcasses d'animaux infectés seront bientôt ouverts au Luxembourg, à Niederfeulen et à Marnach. Cela permettra d'éliminer rapidement de la nature les sources potentielles d'infection.
Le Luxembourg se prépare à l'avance à une éventuelle épidémie : 30 kilomètres de clôtures électriques ont déjà été achetés, qui peuvent être immédiatement déployés autour de la zone du foyer en cas de premier cas d'APP. Cette mesure vise à empêcher la migration des animaux infectés et à limiter la propagation du virus.
Une autre mesure importante consiste à dresser des chiens pour qu'ils recherchent les porcs sauvages morts. Ce sont les carcasses en décomposition qui constituent le principal réservoir du virus, qui peut persister dans l'environnement pendant des mois. Des chiens entraînés peuvent aider à trouver et à éliminer plus rapidement les restes infectés.
Parallèlement aux mesures pratiques, l'ALVA a lancé une vaste campagne d'information. Par le biais d'articles spécialisés, de brochures, de conférences et de sessions de formation, les autorités mettent en garde les transporteurs, les chasseurs, les voyageurs internationaux et les travailleurs saisonniers contre les risques d'infection.
L'une des principales menaces est la nourriture contaminée jetée dans les forêts et le long des routes. Les sangliers mangent souvent des déchets alimentaires, et le virus peut survivre dans la viande séchée, les saucisses et d'autres produits pendant des mois. Les autorités insistent donc particulièrement sur l'importance d'une élimination correcte des déchets alimentaires.
Pour l'instant, aucun cas de peste porcine africaine n'a été signalé au Luxembourg, mais les autorités exigent des mesures de biosécurité strictes. L'accès aux exploitations porcines reste limité : seules les personnes autorisées peuvent y pénétrer et elles doivent respecter des protocoles sanitaires stricts.
Tout cadavre de sanglier trouvé dans la forêt doit être immédiatement signalé à ALVA (tél. : 247-82539) afin que des spécialistes puissent effectuer rapidement des analyses de laboratoire et, le cas échéant, prendre des mesures d'urgence.