Le Luxembourg introduit de nouvelles mesures pour améliorer la protection des victimes et renforcer la lutte contre les formes graves de criminalité
Le gouvernement luxembourgeois a approuvé deux projets de loi visant à renforcer les droits et la sécurité des victimes de la criminalité. L'un d'eux porte sur l'aggravation des peines pour les infractions graves, l'autre sur l'amélioration de la coopération européenne en matière de protection des victimes.
Le refus du sursis pour les infractions graves : une nouvelle norme
Auparavant, les juges devaient motiver leur refus d'accorder un sursis avec mise à l'épreuve tant pour les affaires pénales que pour les affaires non pénales. Désormais, la motivation obligatoire ne subsistera que pour les peines inférieures à deux ans d'emprisonnement. Pour les infractions plus graves, telles que les agressions sexuelles, la maltraitance des enfants et les délits financiers, au contraire, le tribunal sera obligé de justifier l'octroi d'un sursis.
La ministre de la justice, Elizabeth Margue, a déclaré : "Ces changements renforcent la lutte contre les crimes graves, en particulier les violences sexuelles et les crimes familiaux, et visent à mieux protéger les victimes".
L'initiative est également conforme aux recommandations d'organisations internationales telles que le Groupe d'action financière (GAFI), le GRETA et le GREVIO, qui appellent à des mesures plus strictes pour lutter contre la traite des êtres humains et la violence à l'égard des femmes.
Défense européenne : un nouveau niveau de coopération
Le deuxième projet de loi renforce le cadre juridique pour la mise en œuvre de la directive 2011/99/UE garantissant la reconnaissance mutuelle des décisions de protection des victimes entre les pays de l'UE. L'objectif de ce document est de garantir que les victimes et les victimes potentielles de la criminalité soient protégées sur le territoire de n'importe quel État membre de l'UE si elles bénéficient d'une protection judiciaire dans leur propre pays.
Ces mesures sont particulièrement pertinentes pour les victimes de violence domestique et de harcèlement. La directive réglemente trois types de protection :
- l'interdiction de se rendre dans certains lieux associés à la victime (lieu de résidence, lieu de travail, itinéraires fréquents) ;
- l'interdiction de toute forme de contact avec la victime (écrit, verbal, virtuel) ;
- Restriction ou interdiction d'approcher la victime à une distance déterminée.
Ces mesures visent à assurer une protection continue et harmonisée des victimes partout dans l'UE. Grâce à la nouvelle loi, les droits et la sécurité des victimes seront protégés quel que soit le pays de l'UE où elles se trouvent.
Le passage à des mesures plus strictes vise à prévenir la récurrence de la violence et à maintenir la sécurité des personnes à risque. L'un des principaux avantages de ces changements est l'intégration de la protection au niveau international, ce qui réduit les vides juridiques lors du franchissement des frontières.