Un résident de l'UE sur 17 se sent discriminé dans sa recherche de logement

Jakub Żerdzicki, Unsplash
Selon les données d'Eurostat pour 2024, 5,9 % des résidents de l'UE âgés de 16 ans et plus ont déclaré se sentir discriminés lors de la recherche d'un logement. Il s'agit du niveau de discrimination le plus élevé parmi tous les domaines de la vie étudiés - plus élevé que dans les relations avec les autorités publiques (5,2 %), dans les lieux publics (3,4 %) et dans le système éducatif (2,6 %).
Le problème est particulièrement aigu pour les personnes en situation de pauvreté ou d'exclusion sociale (AROPE). Parmi elles, 10,1 % se sentent discriminées dans la recherche d'un logement, contre 4,7 % pour les personnes plus aisées. Des disparités similaires sont enregistrées dans d'autres domaines : lors de l'accès aux services publics (9,2 % contre 4,2 %), dans les espaces publics (5,7 % contre 2,8 %) et dans l'éducation (4,4 % contre 2,1 %).
Il est important de noter qu'il s'agit d'une discrimination auto-perçue basée sur les sentiments subjectifs des personnes. Ces données sont collectées pour tous les motifs protégés par la législation européenne : sexe, âge, handicap, religion, origine ethnique ou raciale, orientation sexuelle. Si les perceptions peuvent varier d'un pays à l'autre, elles servent d'indicateur des obstacles structurels cachés que les statistiques officielles peuvent passer sous silence.
Ces données soulèvent la question des mécanismes d'exclusion informels auxquels sont confrontés les groupes vulnérables en Europe, même en dépit des garanties légales d'égalité.