De jeunes développeurs luxembourgeois défient les moteurs de recherche juridique traditionnels

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En février 2025, le Luxembourg a lancé Alizé, une nouvelle intelligence artificielle pour le domaine juridique qui promet de repenser la logique même de la recherche juridique. Deux étudiants sont à l'origine du projet : Téo Verchère, qui étudie le droit à Paris, et Luis Pérez Sánchez, étudiant en informatique à Dublin. Ils se sont rencontrés à l'école européenne Kirchberg et ont décidé d'unir leurs connaissances dans une start-up qui commence à recevoir le soutien de la communauté des professionnels du droit.
Samira Bellahmer, avocate au barreau de Luxembourg, a été l'une des premières à faire publiquement l'éloge du nouveau produit. Sur sa page LinkedIn, elle s'est dite "immédiatement séduite par l'efficacité et la productivité d'Alizé", soulignant l'exactitude des réponses basées sur des sources juridiques vérifiées.
Les créateurs estiment que les moteurs de recherche juridique existants sont "archaïques" car ils ne travaillent qu'avec des mots-clés et ne prennent pas en compte les nuances du raisonnement juridique. Alizé, au contraire, analyse le contexte et met en évidence les décisions de justice réellement pertinentes à partir d'une base de données de plus de 150 000 documents, dont quelque 90 000 décisions de justice.
Louis donne l'exemple du mot "diffamation". Une recherche standard peut produire des centaines de résultats où le terme est simplement mentionné mais n'est pas pertinent. Alizé, en revanche, est capable de distinguer les cas où la nature de la diffamation a réellement été abordée, ce qui permet d'économiser des heures d'analyse.
Les concurrents français estiment que l'utilisation d'Alizé peut réduire le temps consacré à l'analyse des sources juridiques de huit heures par semaine et par spécialiste. Ceci est particulièrement pertinent pour les avocats, les juristes d'entreprise, les notaires et les responsables de la conformité.
La startup se prépare déjà à la prochaine étape de son développement - les créateurs prévoient de lever 150 000 euros d'investissement pour développer le produit et atteindre un public plus large.