La construction au Luxembourg se stabilise, mais l'hôtellerie reste sous pression

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Selon de nouvelles données de l'Institut national de la statistique et de la recherche économique du Luxembourg (STATEC), le secteur de la construction du pays a connu une tendance modérée mais encourageante au cours du premier trimestre 2025, le nombre de faillites étant tombé à 50 entreprises, soit 15 de moins qu'au cours de la même période de l'année dernière. Cette baisse pourrait être le signe d'un début de stabilisation après des mois agités par l'inflation, la hausse des prix des matériaux et les retards dans l'octroi des permis de construire.
Le secteur de l'hôtellerie et de la restauration, quant à lui, connaît une crise qui s'aggrave, avec 38 entreprises qui ont fermé au cours du premier trimestre, soit 30 % de plus qu'un an plus tôt. Cela indique des difficultés persistantes dans le secteur de l'hôtellerie, probablement liées au ralentissement du tourisme, à l'augmentation des loyers et à la pénurie de personnel.
Pour l'ensemble de l'économie luxembourgeoise, les taux de faillite sont restés relativement stables, avec environ 300 entreprises qui ont mis la clé sous la porte au premier trimestre 2025, soit le même niveau qu'à la même période en 2024. Cependant, le nombre de liquidations a augmenté de 55 %, ce qui paraît inquiétant dans un contexte de calme général. Le STATEC précise que cette augmentation s'ajoute au niveau historiquement bas des liquidations en 2024, ce qui atténue la gravité de la tendance.
La liquidation, contrairement à la faillite, est le plus souvent initiée par les propriétaires eux-mêmes et peut faire partie d'une restructuration, d'une fermeture volontaire ou d'une fusion. La forte augmentation de ces cas peut indiquer que les entrepreneurs mettent délibérément fin à leurs activités sans attendre d'amélioration du marché. C'est particulièrement vrai pour les microentreprises et les indépendants, pour lesquels les obstacles administratifs et financiers sont devenus trop importants.
Bien que 50 faillites dans la construction reste un chiffre important, la baisse de 23% (de 65 à 50) est considérée comme un signe positif après deux années de pression croissante. Dans le contexte d'instabilité européenne, le Luxembourg s'en sort mieux que plusieurs de ses voisins, où les crises de la construction se traduisent par des centaines de faillites chaque trimestre. La stabilisation des taux d'intérêt débiteurs et la reprise de certains projets gelés pourraient avoir été des facteurs déterminants.