Salaire minimum au Luxembourg : entre garanties sociales et risques économiques

Le 8 janvier 2025, le ministre du Travail Georges Mischo a répondu aux questions des députés de l'opposition sur le projet de loi n° 8437 relatif au salaire minimum. Ce projet de loi a suscité une controverse entre le gouvernement et le Conseil d'État, qui s'est inquiété de l'absence d'une méthodologie claire pour le calcul du salaire minimum.

Le Conseil d'État insiste sur le fait que le texte du projet nécessite des explications et des justifications supplémentaires avant qu'une décision finale puisse être prise.

Selon le ministre du travail, les méthodes proposées par la directive européenne pour calculer le salaire minimum - 60 % du salaire médian ou 50 % du salaire moyen - entraîneront des charges financières importantes :

• 60 % du salaire médian (environ 2 900 euros) : 359 millions d'euros par an pour le secteur privé et 68 millions d'euros pour le Fonds pour l'emploi ;
• 50 % du salaire moyen (environ 3 100 euros) : 634 millions d'euros pour le secteur privé et 120 millions d'euros pour le Fonds pour l'emploi.

Le ministre a souligné que de telles sommes pouvaient conduire à une instabilité économique, en particulier pour les petites et moyennes entreprises.

Les députés de la coalition au pouvoir ont soutenu le ministre, soulignant les garanties sociales qui permettent aux résidents de "s'en sortir" même au niveau actuel du salaire minimum (environ 2 600 euros). Les représentants de l'opposition, quant à eux, ont fait valoir que le secteur privé avait longtemps bénéficié de bas salaires et qu'il pouvait se permettre des rémunérations plus justes.

Afin de développer une bonne méthodologie de calcul, Georges Mischo envisage d'impliquer des experts du bureau statistique STATEC. Une réunion et un rapport analysant l'impact des différentes approches de calcul du salaire minimum sont prévus. Les premières informations sur l'avancement des travaux sont attendues pour le 29 janvier ou le 5 février.