Le Luxembourg lance de nouveaux tests pour le diagnostic précoce des troubles de l'apprentissage

Antoine Dautry, Unsplash
Dans l'environnement linguistique unique du Luxembourg, l'identification des troubles spécifiques de l'apprentissage tels que la dyslexie, la dysgraphie ou la dyscalculie s'est longtemps heurtée à une impasse méthodologique. Jusqu'à présent, les spécialistes ont dû utiliser des tests conçus pour des enfants de langue maternelle allemande, ce qui a souvent conduit à des résultats faussés et à des diagnostics erronés.
Le 23 avril 2025, les choses ont changé : le ministère de l'Éducation nationale, en partenariat avec l'Université du Luxembourg et le Centre pour le développement de l'apprentissage (CDA) de la Grande-Duchesse Marie-Thérèse, a présenté officiellement les nouveaux outils de diagnostic développés spécifiquement pour l'école multilingue luxembourgeoise. La présentation s'est déroulée en présence du ministre Claude Meisch et de S.A.R. le Prince Louis.
Les tests LuxLeseTest et LuxMatheTest, basés au centre LUCET, couvrent la lecture, l'écriture et les mathématiques. La principale innovation est la flexibilité linguistique : les tâches et les instructions sont adaptées au profil linguistique de chaque élève, qu'il parle le luxembourgeois, le portugais, le français ou une autre langue à la maison. Cela permet de distinguer les barrières linguistiques des véritables difficultés cognitives, d'établir un diagnostic plus précis et de fournir un soutien personnalisé.
Le troisième développement, Fluide Intelligenz Luxembourg (FLUX), va encore plus loin. Il s'agit d'un test cognitif qui élimine complètement la dépendance linguistique. En utilisant des tâches abstraites et des instructions visuelles animées, il évalue l'intelligence et les capacités de réflexion d'un enfant sans fausser les résultats en raison d'un manque de maîtrise de la langue du test. Cette approche est particulièrement précieuse dans une société où près d'un enfant sur deux est issu d'un milieu multilingue.
Les trois tests s'adressent aux élèves du cycle 3.1, un âge clé où la phase d'alphabétisation primaire se termine et où le programme scolaire devient plus difficile. C'est à ce moment-là que les difficultés d'apprentissage sont les plus susceptibles d'apparaître. Les tests sont conçus pour être utilisés par des professionnels qualifiés - psychologues, orthophonistes et éducateurs des équipes de soutien (ESEB) et des centres de compétences.