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Source: Behnam Norouzi, Unsplash
Banques et finances

Taxe sur les transactions financières en Europe en 2025

La taxe européenne sur les transactions financières (TTF) est un projet de taxe qui s'appliquerait à certaines transactions financières. Dans cet article, nous examinerons en détail les raisons pour lesquelles cette idée de taxe a vu le jour, le type de transactions qu'elle vise, l'état actuel de sa mise en œuvre en Europe ainsi que d'autres détails importants.

Dernière mise à jour
17.12.24

Actuellement, la TTF n'a pas été mise en œuvre au niveau de l'Union européenne. Malgré les efforts et les discussions qui ont eu lieu au fil des ans, aucun accord n'a été trouvé pour sa mise en œuvre.

Aperçu de la taxe sur les transactions financières en Europe

La taxe européenne sur les transactions financières (TTF) est un projet de prélèvement qui s'appliquerait à certaines transactions financières telles que l'achat et la vente d'actions, d'obligations et de produits dérivés, avec des taux variant entre 0,1 % et 0,3 % de la valeur de la transaction.

Depuis que l'idée de ce type de taxe a été introduite en Europe, aucun accord n'a été trouvé sur sa mise en œuvre uniforme dans l'ensemble de l'Union européenne. Certains pays ont néanmoins commencé à adopter une taxe de ce type de manière indépendante.

Parmi les objectifs ou les raisons qui ont donné lieu au débat sur la mise en œuvre d'une telle taxe en Europe, on peut citer les suivants:  ;

Réponse à la crise financière de 2008

La crise financière de 2008 a mis en évidence l'instabilité du secteur financier et a suscité le désir d'une plus grande réglementation. En outre, étant donné que le secteur financier avait bénéficié d'importants renflouements publics, il y avait un désir de faire contribuer davantage le secteur financier aux coûts de la crise.

Génération de revenus

Ce type de taxe est considéré comme une source potentielle de revenus importants pour les gouvernements européens et on estime qu'elle pourrait générer des dizaines de milliards d'euros par an. Les recettes pourraient être utilisées pour financer des projets communs de l'UE ou pour relever des défis mondiaux tels que le changement climatique et l'aide aux pays en développement.

Harmonisation fiscale

Il s'agit d'éviter la fragmentation du marché intérieur due à des approches nationales différentes en matière de taxation des transactions financières. Une taxe sur les transactions financières au niveau européen pourrait empêcher la fuite des capitaux entre des pays ayant des régimes fiscaux différents.

Équité fiscale

L'objectif était d'assurer une contribution substantielle et équitable du secteur financier aux finances publiques. Certaines parties prenantes considéraient que le secteur financier était sous-imposé par rapport à d'autres secteurs économiques et voyaient dans la TTF un moyen de lui faire payer sa juste part.

Stabilisation des marchés financiers

Décourager toute transaction financière qui ne contribue pas à l'efficacité des marchés financiers ou des économies réelles. On a estimé qu'une telle taxe pourrait décourager la spéculation excessive, promouvoir des investissements à plus long terme et réduire la volatilité des marchés.

Historique

Comme nous l'avons vu, la crise financière de 2008 a mis en évidence l'instabilité du secteur financier, a suscité un désir de réglementation accrue et a donné lieu à des initiatives telles que la TTF en 2011. Nous allons maintenant examiner l'évolution de cette initiative à travers une chronologie afin de mieux comprendre l'origine, l'évolution et le statut actuel de cette proposition.

2011, proposition initiale de la Commission européenne

La Communauté européenne propose une TTF à l'échelle de l'UE dans le but de générer des recettes et de réguler les marchés financiers. Un taux de 0,1 % est suggéré pour les actions et les obligations, et de 0,01 % pour les produits dérivés.

2012, absence d'accord unanime

Le consensus nécessaire entre les 27 États membres pour mettre en œuvre la TTF au niveau de l'UE n'est pas atteint. Certains pays s'opposent fermement à l'argument des effets négatifs possibles sur leur secteur financier.

Fin 2012-2013, début de la coopération renforcée

Fin septembre 2012, onze États membres (Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Estonie, France, Grèce, Italie, Portugal, Slovaquie et Slovénie) ont accepté de travailler à une mise en œuvre coordonnée de la TTF.

2014-2015, négociations et désaccords

Les divergences sur le champ d'application et la mise en œuvre de la taxe entre les pays participants sont pressantes, et des questions telles que les types de transactions à inclure et la manière d'éviter la délocalisation des activités financières font également l'objet de débats.

Décembre 2015

L'Estonie a annoncé qu'elle ne soutenait plus la taxe sur les transactions financières, car la dernière version révisée de la taxe ne générait pratiquement pas de recettes et faisait fuir les commerçants.

Décembre 2018, proposition franco-allemande

La France et l'Allemagne ont présenté une proposition plus concrète pour sortir les négociations de l'impasse en s'inspirant de la TTF mise en place en France en 2012. Elles ont proposé de ne taxer que les transactions portant sur les actions des grandes entreprises, en laissant de côté les obligations et les produits dérivés afin de réduire la complexité.

2019, un nouvel élan dans les négociations

Les pays participants ont convenu d'intensifier leurs efforts pour parvenir à un accord sur la TTF. Toutefois, des divergences ont persisté, certains pays s'inquiétant des effets secondaires possibles, tels que la fuite des capitaux et l'impact sur la compétitivité des marchés financiers européens.

2020-2024, progrès lents

À partir de 2020, les négociations se sont considérablement ralenties, d'abord en raison de la pandémie de COVID-19, puis en raison d'autres défis économiques qui ont détourné l'attention vers d'autres priorités. Entre-temps, certains pays ont décidé de mettre en œuvre des versions nationales de la TTF, comme l'Espagne, qui l'a fait en 2021. En 2024, il n'y a toujours pas de consensus sur une mise en œuvre multinationale de la taxe et le processus se heurte encore à des divisions sur sa portée et sa conception.

Montant imposable et taux de la TTF en Europe

Le champ d'application de la taxe européenne sur les transactions financières a considérablement évolué depuis sa conception initiale jusqu'aux propositions les plus récentes. Le champ d'application initial de la proposition faite en 2011 couvrait :

  • Actions et obligations avec un taux de 0,1 % sur ces transactions.
  • Dérivés avec un taux de 0,01% sur la valeur nominale des contrats.

Cependant, le champ d'application de cette taxe a été considérablement réduit en raison de multiples facteurs, que nous avons mentionnés plus haut, tels que les difficultés de mise en œuvre et les divergences de vues entre les pays concernés. La dernière proposition vise à taxer uniquement les transactions d'actions des grandes entreprises, dont la capitalisation boursière est supérieure à 1 milliard d'euros, et dont le siège social est situé dans au moins un État membre participant. La dernière proposition exclut les obligations et les produits dérivés.

Taux d'imposition de la TTF dans différents pays européens en 2024

Bien que l'application de la taxe sur les transactions financières n'ait pas été approuvée à l'échelle de l'UE, certains pays ont décidé d'introduire des taxes similaires dont les taux varient d'un pays à l'autre. Le tableau ci-dessous présente les pays européens qui appliquent des taxes similaires et les taux correspondants.

   
PaysTaux d'imposition
Belgique0.12% - 1.32%
Finlande1.6% - 2.0%
 France0,01 pour cent - 0,30 pour cent
Irlande1%
 Italie0,02 pour cent - 0,20 pour cent
Pologne1%
Espagne0,20 pour cent
 Suisse0.15% - 0.30%
Turquie0.0% - 1.0%
Royaume-Uni0.5% - 1.5%

La taxe européenne sur les transactions financières est un projet ambitieux qui a évolué de manière significative depuis sa conception initiale en 2011, passant d'une proposition large couvrant de multiples instruments financiers à un concept plus étroit axé principalement sur les grandes transactions d'actions d'entreprises.

En effet, après plus d'une décennie de négociations, le processus s'est heurté à une myriade de difficultés dues à la complexité de l'harmonisation des politiques fiscales dans un environnement économique aussi diversifié.

L'avenir de la TTF en Europe reste incertain, mais le long processus de négociation a permis de tirer des enseignements précieux sur la complexité de l'intégration fiscale et financière dans l'UE et a conduit certains pays à mettre en œuvre des taxes similaires de manière indépendante.

faq

Foire aux questions (FAQ)

Pourquoi la TTF européenne n'a-t-elle pas encore été mise en œuvre ?

Quels sont les avantages potentiels de la mise en œuvre d'une TTF ?

Une TTF pourrait-elle entraîner une délocalisation des activités financières en dehors de l'UE ?

Où en sont les négociations sur la TTF dans l'UE ?

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