Les syndicats luxembourgeois accusent le gouvernement de saper le dialogue

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Au Luxembourg, le conflit entre le gouvernement et les syndicats du secteur public s'intensifie et atteint de nouvelles dimensions. Le syndicat national OGBL (Onofhängegege Gewerkschaftsbond Lëtzebuerg) a publié une déclaration ferme contre les actions des autorités, les accusant de saper systématiquement le dialogue social, l'un des piliers du modèle luxembourgeois de relations de travail.
Le problème ne se limite pas au secteur privé, où les négociations collectives échouent depuis octobre 2024. Cette fois, l'attaque a touché le cœur même du militantisme syndical dans le secteur public - y compris le droit de s'exprimer publiquement, de participer aux discussions sur les projets de loi et de faire appel aux organes de résolution des conflits du travail.
Selon les représentants de l'OGBL, le gouvernement, dans le cadre d'une procédure judiciaire en cours devant le tribunal administratif, soutient que les syndicats reconnus comme représentants du personnel par des décrets ministériels n'ont pas le droit d'émettre une opinion publique. Les autorités insistent sur le fait que ces syndicats ne peuvent pas faire de déclarations politiques, même sur des questions affectant directement leurs membres, et qu'ils n'ont pas non plus le droit de faire appel à la Commission de réconciliation de la fonction publique.
Cette interprétation réduit effectivement la fonction des représentations personnelles à un rôle consultatif - sans droit de vote ou d'influence. Selon l'OGBL, il s'agit là d'une rupture radicale avec la pratique établie au cours des dernières décennies, qui contredit non seulement la Constitution nationale, mais aussi les normes internationales du travail inscrites dans les documents de l'Organisation internationale du travail (OIT).
L'OGBL a déjà conclu des accords de coopération avec plusieurs associations de travailleurs du secteur public et a exprimé sa ferme intention de déposer une plainte urgente auprès de l'OIT afin d'attirer l'attention de la communauté internationale sur la violation des droits à la liberté d'association et à l'activité syndicale.
Il convient de souligner que les droits aujourd'hui remis en cause par les autorités sont depuis longtemps considérés comme faisant partie intégrante de la démocratie syndicale luxembourgeoise. Il s'agit de la liberté d'action collective, du droit à la consultation, à la discussion des réformes, à l'expression de positions sur des projets clés, autant d'éléments sans lesquels tout dialogue social perd son sens et devient une formalité.