L'AMMD ajuste ses besoins

Getty Images
L'Association des médecins et dentistes du Luxembourg (AMMD) a tenu une conférence de presse jeudi pour dissiper les malentendus et assouplir les positions qui ont suscité une vague de critiques dans la société. Il s'agit de la rupture d'une convention avec la Caisse nationale de santé (CNS) à la fin du mois d'octobre. Selon les responsables de l'AMMD, il s'agissait d'une mesure forcée pour entamer des discussions sur les réformes systémiques dans le domaine des soins de santé.
L'objectif principal de l'AMMD n'est pas la volonté d'introduire des inégalités dans l'accès à la médecine, comme on l'imaginait auparavant, mais la nécessité de mettre à jour des mécanismes de tarification obsolètes et d'introduire de nouveaux traitements. Le terme d'"autonomie tarifaire" (rate autonomy), avec lequel l'association s'est initialement présentée, est reconnu comme malheureux. Comme l'a expliqué le président de l'AMMD, le Dr Chris Roller, les médecins ne cherchent pas à pratiquer des tarifs différents pour une même procédure. Il s'agit d'autre chose : la possibilité d'utiliser de nouveaux traitements reconnus pour lesquels la CNS est tenue de déterminer un remboursement adéquat.
Le Dr Carlo Ahlborn, vice-président de l'AMMD, a souligné que de plus en plus de procédures sont exclues du cadre tarifaire parce que la CNS retarde la reconnaissance des nouvelles technologies et ne compense pas les coûts réels des cabinets privés. L'association a suggéré qu'à l'avenir, des groupes de travail soient mis en place pour préparer des propositions de nouvelles procédures et des tarifs correspondants. Une fois ces propositions approuvées par le conseil médical, la CNS pourra décider de la part qu'elle est prête à prendre en charge.
Parmi les reculs les plus notables, on peut citer le rejet par l'AMMD de l'idée de permettre à des investisseurs privés d'entrer dans les cabinets médicaux, ce qui était auparavant perçu comme une tentative de commercialisation de la médecine. Toutefois, ce refus n'est pas inconditionnel : selon Alborne, si la CNS commence à prendre en compte les coûts réels des médecins privés, la question de l'investissement ne reviendra plus sur le tapis.
L'association a également critiqué le modèle de concurrence actuel, dans lequel les médecins indépendants sont perdants face aux hôpitaux, notamment en termes de soutien administratif et de financement. La Fédération des hôpitaux luxembourgeois (FHL) et les syndicats ont été accusés de diviser la communauté médicale, ce que Roller a évoqué pour la première fois dans une interview accordée à RTL Radio.
Par ailleurs, l'AMMD a souligné que les nouveaux médecins sont automatiquement soumis aux termes de l'accord actuel avec la CNS, sans pouvoir participer à l'élaboration des tarifs ou des conditions. L'association demande également une plus grande représentation des citoyens assurés dans la gestion de la CNS, arguant que les syndicats ne reflètent pas les intérêts de tous les patients, puisque tout le monde n'est pas employé.





