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Le Luxembourg est-il menacé par l'encéphalite à tiques ?

Dernière mise à jour
02.06.25
Ticks in Luxembourg

Erik Karits, Unsplash

Les tiques sont des habitants discrets des forêts, des jardins et des prairies, capables de transmettre des maladies dangereuses. La plus connue est la maladie de Lyme, mais l'attention se porte de plus en plus sur l'encéphalite à tiques (MEVE), une inflammation virale du cerveau et des membranes. En 2023, 600 hospitalisations et 9 décès ont été enregistrés en Allemagne, notamment dans les régions de la Sarre et de la Rhénanie-Palatinat, voisines du Luxembourg.

Selon le ministère de la santé, aucune infection localisée n'a été signalée depuis 2019, date à laquelle la MEVE est devenue une maladie à déclaration obligatoire. La seule personne qui est tombée malade en 2023 a été infectée lors d'un voyage en Europe de l'Est.

Pourquoi le virus évite-t-il le pays ? Tout d'abord, les vecteurs - les tiques Ixodes ricinus - bien qu'ils vivent au Luxembourg, n'ont pas encore été infectés par le virus. Deuxièmement, comme l'explique le zoologiste Alexander Weigand du Musée national d'histoire naturelle, les hôtes intermédiaires infectés, tels que les rongeurs, ne sont pas entrés dans le pays. La Moselle constitue une barrière géographique qui limite les migrations.

On ne peut toutefois pas exclure l'entrée d'un virus. "Le premier cas se produira inévitablement, il s'agit simplement de savoir quand", déclare M. Weigand. Le plus important est de veiller à ce qu'il n'y ait pas de foyer d'infection où le virus pourrait s'implanter et se reproduire à travers la population de tiques.

Depuis avril 2025, le projet européen OH4Surveillance collecte des tiques une fois par mois sur 41 sites au Luxembourg afin d'étudier la température, l'humidité et la structure de l'environnement. Plus de 1 200 individus ont déjà été capturés. Selon la virologue Judith Hübschen du LIH, les tests de dépistage de virus et de bactéries, dont le MEVE, commenceront dans le courant de l'année.

Les chercheurs souhaitent créer une carte des risques géographiques et saisonniers afin de prédire où et quand une morsure de tique infectée est la plus probable. Cela permettra d'alerter rapidement la population et de prendre des mesures en cas d'apparition du virus.

Depuis 2016, le ministère de la Santé mène régulièrement des campagnes sur les risques liés aux piqûres de tiques - par le biais des médias sociaux et de la publicité extérieure. De nouveaux séminaires sont également prévus, notamment au CHL. L'année dernière, 12 cas de borréliose ont été enregistrés et, en avril, une nouvelle étude sur la réponse immunitaire aux piqûres a été lancée.

Les scientifiques mettent en garde : même si MEVE n'a pas encore pénétré au Luxembourg, les tiques sont porteuses de nombreuses autres menaces et doivent être prises au sérieux.

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Dernière mise à jour
02.06.25

Les sources des photos utilisées: Erik Karits, Unsplash

Auteurs: Alex Mort

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