Le service de crise luxembourgeois est en concurrence avec ChatGPT
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Kateryna Hliznitsova, Unsplash
Le service de crise SOS Détresse, qui offre un soutien psychologique au Luxembourg depuis 50 ans, est confronté à de nouveaux défis. D'une part, le nombre de personnes cherchant de l'aide continue d'augmenter et, d'autre part, de plus en plus de personnes préfèrent communiquer avec l'IA, comme ChatGPT, plutôt qu'avec des conseillers en chair et en os.
La directrice du service, Nadja Bretz, a déclaré dans une interview accordée à RTL Radio que le nombre d'appels liés à la dépression et aux idées suicidaires avait considérablement augmenté ces dernières années. En 2024, l'organisation a reçu environ 3 700 appels et traité 900 lettres, mais c'est 50 % de moins que l'année précédente. Selon Bretz, cela pourrait être dû à la popularisation de l'IA conversationnelle telle que ChatGPT.
ChatGPT et d'autres modèles d'intelligence artificielle remplacent de plus en plus les conversations en direct avec les humains. Selon M. Bretz, des professeurs de lycée confirment que certains élèves interagissent quotidiennement avec l'IA. En testant ChatGPT, le directeur du service a constaté qu'il était capable de faire preuve d'empathie, de fournir des réponses structurées et même de recommander de demander une aide professionnelle.
Cependant, il y a un côté sombre : L'IA peut désinformer. Si de fausses informations sont délibérément injectées dans les algorithmes, cela peut avoir des conséquences dangereuses pour les utilisateurs, en particulier dans les situations de crise.
La pandémie de COVID-19 a marqué un tournant. Le nombre de personnes contactant SOS Détresse pour cause de solitude a doublé, passant de 350 appels en 2019 à 700 pendant la pandémie. Après la levée des restrictions, le nombre de ces appels s'est stabilisé à 550-600 par an, ce qui montre l'impact à long terme de la crise.
Cette tendance s'explique notamment par les médias sociaux, qui réduisent le nombre de rencontres en direct. Alors que les personnes âgées peuvent se rendre dans des clubs comme le Club Senior, il n'existe pratiquement pas d'endroits de ce type pour les personnes âgées de 20 à 50 ans. M. Bretz suggère de créer de nouveaux espaces publics pour réduire l'isolement de cette tranche d'âge.