L'espace sous contrôle : Les exportations spatiales de l'UE sont en hausse, mais le marché reste centré sur les États-Unis

À l'approche de la Journée internationale du vol spatial habité, le 12 avril, Eurostat a publié des données montrant les flux d'exportation et d'importation de l'Union européenne dans la catégorie des "produits spatiaux" (comprenant les satellites, les véhicules suborbitaux et les lanceurs spatiaux, code de nomenclature combinée 880260). Les résultats pour 2024 montrent que l'Europe continue à participer activement à l'économie spatiale mondiale, mais principalement en fournissant plutôt qu'en recevant.

Le volume total des exportations de ces biens s'est élevé à 1,217 milliard d'euros, soit une augmentation faible mais stable par rapport à 2019 (1,20 milliard d'euros). Les États-Unis restent la principale destination des exportations, avec 77,3 % du total. L'Indonésie (9,7 %) et la Corée du Sud (8,6 %) arrivent en deuxième et troisième position. Cela souligne la concentration des relations économiques extérieures dans le secteur de la haute technologie et, éventuellement, la dépendance à l'égard de certains pays en tant qu'acheteurs de solutions spatiales européennes avancées.

Les importations de produits spatiaux sont également en croissance, passant de 117 millions d'euros en 2019 à 166 millions d'euros en 2024. Bien que les valeurs absolues soient faibles, l'augmentation de près de 42 % sur cinq ans montre que l'Europe a de plus en plus besoin de composants ou de technologies produits en dehors de l'UE, notamment en raison de la concentration des capacités de développement et de lancement aux États-Unis et en Chine.

Ces données sont publiées dans un contexte de discussions croissantes sur l'"autonomie stratégique" de l'UE dans le secteur spatial. Bien que l'UE développe ses propres projets phares tels que Galileo (navigation par satellite) et Copernicus (télédétection terrestre), le marché reste largement dépendant d'acteurs extérieurs.

En outre, la part élevée des exportations vers les États-Unis peut indiquer que l'Europe produit activement des composants mais ne boucle pas toujours le cycle technologique complet chez elle.

La structure actuelle du commerce met en évidence à la fois les réalisations de l'UE dans le domaine de la haute technologie et les défis qu'elle doit relever : la dépendance à l'égard d'un nombre restreint de partenaires commerciaux et la nécessité d'accroître la capacité de production nationale. L'espace reste non seulement un espace de coopération internationale, mais aussi un domaine stratégique nécessitant des investissements à long terme et une volonté politique.