2024 a été une année record pour le Luxembourg et le reste du monde
L'année 2024 est entrée dans l'histoire comme une année de records climatiques. Selon le Copernicus Climate Change Service (C3S), la température moyenne annuelle a été de 15,1°C, soit 1,6°C de plus que les niveaux préindustriels. C'est la première fois que la température moyenne annuelle dépasse le seuil critique défini dans l'Accord de Paris.
En 2024, les températures mondiales ont dépassé tous les records précédents. Un pic de température a été enregistré le 22 juillet, lorsque la température moyenne a atteint 17,16°C. De janvier à juin, chaque mois a été plus chaud que tous les mois similaires des années précédentes. Cela fait partie d'une période de 13 mois de températures record qui a débuté en juillet 2023.
Les températures de surface des océans ont atteint un niveau record de 20,87°C, soit 0,51°C de plus que la moyenne 1991-2020. Les températures élevées ont été particulièrement marquées dans l'Atlantique Nord et le Pacifique Ouest. Cela s'explique par l'impact du phénomène climatique El Niño, qui a accru le réchauffement des océans malgré sa fin au second semestre de l'année.
En Europe, 2024 a également été l'année la plus chaude jamais enregistrée. La température annuelle moyenne a été de 10,69°C, soit 1,47°C de plus que la moyenne. Le printemps et l'été ont battu des records saisonniers, avec des températures estivales supérieures de 1,54°C à la moyenne. Les vagues de chaleur extrême et les fortes précipitations ont eu de graves conséquences pour des millions de personnes.
L'année 2024 a été marquée par des événements météorologiques dévastateurs : ouragans, pluies torrentielles, sécheresses et incendies de forêt. Par exemple, les Amériques ont connu des incendies records. En Bolivie et au Venezuela, les émissions de carbone dues aux incendies de forêt ont atteint un pic, et le Canada a connu sa deuxième plus grande année d'incendies.
La quantité de vapeur d'eau dans l'atmosphère a atteint des niveaux records, augmentant la fréquence des fortes précipitations et contribuant à la formation de cyclones tropicaux.
Le volume de glace de mer aux deux pôles a diminué pour atteindre des valeurs record. Dans l'Antarctique, la couverture de glace de juin à novembre était proche du minimum historique. Dans l'Arctique, l'étendue de la glace s'est située dans la fourchette normale jusqu'en juillet, mais a ensuite fortement diminué, atteignant la cinquième valeur minimale de toute l'histoire des observations.
Les concentrations de dioxyde de carbone ont atteint 422 ppm (parties par million) et les concentrations de méthane ont atteint 1 897 ppb (parties par milliard), les niveaux les plus élevés jamais enregistrés. Ces niveaux sont supérieurs de 2,9 ppm et de 3 ppb à ceux prévus pour 2023. L'augmentation de ces chiffres indique une augmentation continue des émissions de gaz à effet de serre, malgré les efforts mondiaux pour les réduire.
Selon Carlo Buontempo, directeur de Copernicus Climate Change Service, les records de 2024 soulignent la nécessité d'une action urgente et décisive : "L'avenir est entre nos mains. Les preuves scientifiques doivent être le fondement de la politique climatique". La Commission européenne adopte une position similaire, soulignant l'importance d'utiliser les programmes satellitaires pour surveiller les changements et prendre des mesures d'adaptation et d'atténuation.
Les relevés de 2024 nous rappellent que le réchauffement climatique s'accélère. Le dépassement du seuil de 1,5 °C montre que le monde est sur une pente dangereuse. Les scientifiques appellent à une action immédiate pour réduire les émissions et s'adapter aux nouvelles réalités climatiques afin d'éviter des conséquences catastrophiques.