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L'avenir financier du Luxembourg : stabilité, tokenisation et course aux talents

Dernière mise à jour
08.07.25
Fintech in Luxembourg

Getty Images

Le Luxembourg, en tant que plateforme financière internationale reconnue, est confronté à de nombreux défis. Selon Gilles Roth, ministre des Finances, le pays est confronté à des défis internes et externes : la transformation numérique nécessite des investissements continus dans la technologie et les ressources humaines, les tensions géopolitiques augmentent la fragmentation réglementaire et les marchés mondiaux deviennent de plus en plus volatils. Néanmoins, c'est précisément le haut degré d'intégration internationale et un cadre juridique solide et flexible qui permettent au Luxembourg de rester résilient et même d'accroître sa compétitivité.

Le ministre souligne que pour conserver la position de leader, il est nécessaire non seulement de maintenir l'infrastructure existante, mais aussi de travailler plus activement sur la qualité de la réglementation, la rapidité de mise en œuvre des nouvelles réglementations et l'élargissement de l'accès au marché européen. Il y a 118 banques internationales de 25 pays, des dizaines de sociétés de gestion, d'assureurs et de fintechs enregistrées dans le pays. Tous font partie d'un écosystème où il est possible non seulement de mener des activités transfrontalières, mais aussi de les mettre à l'échelle, en utilisant le Luxembourg comme hub logistique et juridique.

La concurrence avec l'Irlande a fait l'objet d'une attention particulière ces derniers mois. Certaines grandes entreprises ont décidé d'y transférer une partie de leurs fonds. Toutefois, M. Roth considère qu'il s'agit là d'un élément normal de la concurrence sur le marché. En outre, il souligne que le Luxembourg compense activement ces pertes dans d'autres domaines. Par exemple, deux tiers de tous les nouveaux fonds d'investissement à long terme de l'UE (ELTIF) lancés ces derniers mois sont originaires du Luxembourg.

Cette dynamique n'est pas seulement due à l'échelle ou à la commodité, mais aussi à des incitations fiscales ponctuelles : le gouvernement a, par exemple, supprimé la taxe d'abonnement sur les ETF. Grâce à ces mesures, le pays reste le leader mondial de la gestion transfrontalière de fonds, avec 7 300 milliards d'euros d'actifs sous gestion.

L'évolution rapide des technologies numériques joue également un rôle important. Le Luxembourg est l'un des rares pays de l'UE qui ne se contente pas de suivre les tendances, mais façonne l'environnement juridique qui leur est destiné. La loi sur la blockchain est entrée en vigueur en décembre 2024 et le règlement MiCA a été mis en œuvre dès janvier 2025. Cela a permis aux infrastructures locales d'être prêtes pour la tokenisation des instruments financiers. Par exemple, Franklin Templeton a lancé un fonds entièrement tokenisé et la Banque européenne d'investissement a utilisé la plateforme Orion de HSBC pour proposer des obligations numériques.

Le Luxembourg continue de renforcer sa réputation de centre financier fiable et stable grâce à sa discipline budgétaire. Le pays a terminé l'année 2024 avec un excédent de 1 % du PIB, et la dette publique reste à 24,7 % - l'une des plus faibles de l'UE. Cela permet au Luxembourg d'avoir une note de crédit AAA et lui donne la flexibilité nécessaire pour investir dans l'avenir.

Au niveau paneuropéen, le Luxembourg soutient activement l'idée de réduire la charge réglementaire et d'attirer les capitaux privés dans l'économie. Cette démarche s'inscrit dans le cadre de l'initiative Finance Europe, qui vise à créer une norme d'investissement paneuropéenne. M. Roth souligne que sans réduction de la pression administrative et sans augmentation de la disponibilité des investissements, l'UE ne sera pas en mesure de rivaliser avec les États-Unis et la Chine.

Entre-temps, même à l'intérieur du pays, tout n'est pas sans nuages. De plus en plus d'entrepreneurs se plaignent de difficultés à ouvrir des comptes bancaires. M. Roth reconnaît le problème et soutient l'initiative de l'ABBL et de la CSSF visant à harmoniser et à clarifier les exigences. Il souligne également qu'avec des normes transparentes, les intérêts des banques et des clients peuvent être alignés.

L'accès au capital humain est une autre question urgente. Pour attirer les talents, le Luxembourg étend les préférences fiscales. Par exemple, un régime pour les expatriés hautement qualifiés a récemment été mis en place, offrant une exonération fiscale de 50 % sur les revenus jusqu'à 400 000 euros. En outre, un nouveau plan en dix points destiné à soutenir les entreprises en phase de démarrage et d'expansion introduit un régime fiscal favorable pour les options d'achat d'actions.

Selon Gilles Roth, le secteur financier luxembourgeois deviendra plus numérique, plus global et plus diversifié d'ici 2035. L'un des objectifs est d'attirer les promoteurs de fonds, et pas seulement les gestionnaires. À cette fin, un nouveau régime fiscal pour les primes liées à la performance de la gestion pourrait être introduit en 2025. La technologie jouera également un rôle important dans cette transformation : sans ambitions en matière d'IA, de blockchain et de fintech, il n'y aura pas d'avenir.

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08.07.25

Les sources des photos utilisées: Getty Images

Auteurs: Alex Mort

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