Liberty Steel Dudelange reste sans investisseur, les travailleurs sans certitude

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L'usine Liberty Steel de Dudelange est au bord du gouffre, et ce n'est pas la première fois. Le 7 mai 2025, les ministères luxembourgeois de l'économie et du travail ont confirmé que le groupe turc Tosyali s'était officiellement retiré des négociations de rachat de l'entreprise. Pour les 150 salariés, ce n'est pas seulement une déception, mais un nouvel acte d'un long feuilleton qui ressemble de plus en plus à un cycle sans fin d'espoir, de déception et d'irresponsabilité.
Les travailleurs de Liberty Steel Dudelange paient le prix d'une série d'erreurs politico-économiques :
- vente forcée de l'usine d'ArcelorMittal à Liberty à la demande de la Commission européenne ;
- l'effondrement financier de Liberty Steel ;
- La recherche d'un nouvel investisseur s'est avérée infructueuse.
Les syndicats rappellent qu'à chaque étape, les autorités ont fait des promesses qui n'ont pas été tenues. Aujourd'hui, la déception a été remplacée par la colère et la colère par la crainte de la "mort silencieuse" d'une autre entreprise industrielle luxembourgeoise.
L'OGBL et le LCGB ont demandé une réunion urgente avec les ministres de l'économie et du travail. Selon eux, il est nécessaire de :
- des mesures spécifiques pour protéger les emplois ;
- le lancement d'un programme sectoriel de reconversion et d'accompagnement (basé sur le modèle "CDR" - Cellule de Reclassement), précédemment appliqué avec succès dans les secteurs de la métallurgie et de l'aviation.
Cette approche permettrait de ne pas jeter les gens par-dessus bord, mais de leur proposer une reconversion, un transfert temporaire vers d'autres structures ou un accompagnement individuel. L'essentiel est de maintenir l'emploi.
Les syndicats soulignent que Liberty Steel n'est pas seulement synonyme d'emplois, mais qu'il fait partie du potentiel industriel du pays. Il ne peut être perdu. L'usine est viable, ce qui a été confirmé. À l'heure où l'Europe s'efforce de restaurer son autonomie stratégique, la perte d'une capacité sidérurgique va à l'encontre des intérêts de l'État.
Le Luxembourg ne peut pas se permettre d'être indifférent au déclin industriel. La situation à Dudelange est un signal d'alarme qui ne peut être ignoré.