Séisme financier : Les fonctions de Trump font chuter les marchés mondiaux

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La politique protectionniste de Donald Trump s'est une nouvelle fois révélée être un facteur d'instabilité mondiale. L'annonce par les États-Unis de droits de douane prohibitifs "contre le monde entier" a entraîné un effondrement fulgurant des indices boursiers, des crypto-monnaies et des matières premières. Les marchés mondiaux ont réagi à la nouvelle comme à une alerte géopolitique de premier niveau - avec un sell-off immédiat et simultané.
L'ouverture des marchés en Asie a été la plus spectaculaire. L'indice chinois a perdu 7,1 %, ce qui représente la plus forte baisse depuis la crise financière mondiale de 2008. Le Hang Seng à Hong Kong s'est effondré de 13 % et le Shanghai Composite de 7,79 %.
La chute de l'indice technologique taïwanais a été particulièrement douloureuse - moins 9,8 %, ce qui constitue un anti-record absolu. Au Japon, l'indice Nikkei 225 a chuté de 8 % au cours de la première demi-heure de cotation, tandis que l'indice Topix a chuté d'un montant presque équivalent.
La Corée du Sud n'a pas non plus résisté : l'indice KOSPI s'est effondré de plus de 5 %. Le marché boursier de Hong Kong a terminé la journée à moins 13,2 %, soit la plus forte baisse depuis 1997, c'est-à-dire depuis la crise financière asiatique.
L'Europe a également enregistré les plus fortes baisses depuis le début de la pandémie. À la Bourse d'Amsterdam, les actions des 25 principales sociétés ont perdu 5,9 % dès le début de la séance. Le FTSE 100 de Londres a chuté de 5,51 % et le DAX d'Allemagne de près de 10 % au cours des premières minutes de cotation. À Paris, la Bourse a temporairement suspendu les opérations bancaires après une chute de 6,5 %, une mesure qui n'est utilisée qu'en cas de menace d'instabilité systémique.
Le marché des crypto-monnaies n'a pas été épargné par la chute. Le bitcoin, qui a longtemps été un indicateur du risque mondial, a commencé à perdre rapidement de la valeur, et les analystes prévoient maintenant sa chute jusqu'à 65 000 dollars.
Les marchés des matières premières affichent également une dynamique alarmante. L'indice Bloomberg Commodity Spot a chuté de près de 6 % au cours de la semaine, le pire résultat depuis 2022. La chute du pétrole est particulièrement marquée : Le baril de Brent est tombé à 62 dollars pour la première fois depuis avril de l'année dernière, signe d'une baisse de la demande et d'un refroidissement des attentes à l'échelle mondiale.
Malgré la réaction violente des marchés, les économistes se sont jusqu'à présent abstenus de toute prévision apocalyptique. Selon un certain nombre d'experts, Donald Trump pourrait utiliser ces mesures drastiques comme un outil de pression dans les négociations commerciales, plutôt que comme une stratégie de rupture à long terme des chaînes mondiales. Un scénario dans lequel les États-Unis négocient des conditions plus favorables dans un certain nombre d'accords clés est possible.
Néanmoins, l'incertitude associée à une rhétorique agressive pousse les investisseurs à réagir presque par réflexe : ils retirent leurs capitaux des marchés à risque, se réfugient dans des "actifs de protection" et réduisent leurs positions, même dans des secteurs auparavant stables.