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Transport et conduite

L'avenir de la mobilité urbaine au Luxembourg : vélos électriques, voitures électriques et infrastructures de recharge

Le Luxembourg s'emploie activement à passer aux voitures et aux vélos électriques et à développer des infrastructures de recharge afin de réduire considérablement l'utilisation des voitures particulières d'ici à 2035.

Dernière mise à jour
30.06.25

Le Luxembourg transforme activement sa mobilité urbaine, en mettant l'accent sur le transport électrique et les solutions multimodales. Cet engagement en faveur du développement durable est motivé par des objectifs climatiques ambitieux et par la volonté d'améliorer la qualité de vie dans le pays.

Situation actuelle (2024-2025)

Le Luxembourg est déjà l'un des pays leaders en matière d'électrification. Malgré sa petite taille, il promeut avec confiance la mobilité durable, tant en ce qui concerne les petits véhicules que le transport de passagers.

Vélos électriques : Une popularité croissante

Les vélos électriques font désormais partie intégrante du paysage urbain luxembourgeois. Le système de location vel'OH ! est entièrement passé à l'électrique et propose environ 1 000 vélos électriques dans 116 stations. Cette modernisation de 2018 a entraîné une multiplication par cinq de la demande, avec plus de 800 000 trajets en 2021. Aujourd'hui, le nombre d'abonnés longue durée dépasse les 20 000, avec plus de 50 000 tickets courte durée vendus. Les vélos électriques facilitent grandement les déplacements dans le paysage vallonné du Luxembourg, atteignant une vitesse de 25 km/h.

En plus des locations, les résidents achètent activement des vélos électriques personnels. Le marché devrait croître d'environ 20 % par an jusqu'en 2029. Le propriétaire moyen d'un vélo électrique est une personne âgée de 35 à 50 ans qui accorde de l'importance à la qualité et à la sécurité, ce qui se traduit par des visites fréquentes dans les centres de service pour l'entretien. En 2023, le rythme des achats de nouveaux vélos électriques ralentit légèrement en raison de la saturation du marché ; l'accent est désormais mis sur l'entretien et la durabilité.

Véhicules électriques et bornes de recharge : couverture nationale

Chargeurs de voitures au Luxembourg
Getty Images

Le Luxembourg est également en train de passer activement aux véhicules électriques : à la fin de 2023, plus de 30 000 véhicules électriques (y compris les hybrides) étaient immatriculés, ce qui représente environ 15,7 % du parc automobile total du pays. Les ventes de nouveaux véhicules électriques ont augmenté de 72 % en 2023.

L'infrastructure de recharge développée comprend

  • Plus de 700 points de charge publics Chargy dans tout le pays, chacun avec deux prises d'une capacité allant jusqu'à 22 kW. Le paiement est unifié grâce à la carte à puce mKaart.
  • Pour les trajets longue distance, des chargeurs ultra-rapides SuperChargy (160-350 kW) sont mis en place pour recharger la batterie de 20 % à 80 % en 15-45 minutes. À la mi-2023, il y avait environ 3 000 points de charge accessibles au public, ce qui fait du Luxembourg l'un des réseaux les plus denses de l'UE.
  • D'ici 2024, le plan prévoyait de porter le nombre de SuperChargy à 90 stations réparties sur 18 sites clés, principalement sur les autoroutes.

Les coûts de charge restent modestes, à environ 0,48 euro par kWh à partir de 2025, bien que certains opérateurs proposent des réductions.

L'autopartage : une niche mais prometteuse

L'autopartage n'est pas encore très populaire, mais il est présent. Il existe deux réseaux principaux : Flex (national, environ 60 stations) et Carloh (communal à Luxembourg-ville, 19 parkings). Leur objectif est d'offrir une alternative à la possession d'une voiture privée pour des déplacements occasionnels. Cependant, jusqu'à présent, l'effet a été modéré : Carloh, par exemple, n'effectue que 200 à 300 trajets par semaine. Néanmoins, chaque véhicule d'autopartage peut remplacer jusqu'à 10 voitures privées. La stratégie nationale Modu 2035 inclut l'autopartage comme un élément des "centres de mobilité" multimodaux.

Le principal problème de l'autopartage luxembourgeois est qu'il est totalement incompatible avec le principe de service. L'autopartage implique qu'un utilisateur puisse trouver une voiture dans son voisinage immédiat, effectuer un trajet et laisser la voiture au point d'arrivée où elle peut être récupérée par l'utilisateur suivant.

Cependant, au Luxembourg, vous êtes obligé de vous présenter au parking, de prendre les clés et de rendre la voiture au même parking à la fin du voyage, ce qui fait de l'autopartage luxembourgeois un service de location de voitures comme les autres.

Politique de l'État et des municipalités

Le gouvernement luxembourgeois encourage activement l'adoption de véhicules électriques et la mobilité active par le biais du programme de subvention Klimabonus Mobilitéit. Les subventions pour les nouveaux véhicules électriques peuvent atteindre 6 000 euros. Une nouvelle prime de 1 500 euros est également prévue pour l'achat d'un véhicule électrique d'occasion de plus de trois ans, ce qui devrait stimuler le marché secondaire.

  • Pour la mobilité active, une compensation de 50 % du coût d'un vélo conventionnel ou électrique (maximum 600 €) était disponible jusqu'à l'automne 2024, mais à partir d'octobre 2024, cette subvention n'est plus disponible que pour les personnes à faibles revenus.
  • Une nouvelle aide pouvant aller jusqu'à 1 000 euros (50 % du prix) pour l'achat d'un vélo cargo a été mise en place pour encourager les familles et les services de messagerie à opter pour des transporteurs à vélo respectueux de l'environnement.
  • Réduction du taux de TVA sur les vélos électriques de 17 % à 8 %.

Objectifs stratégiques : moins de voitures privées d'ici 2030-2035

Le Luxembourg s'est fixé des objectifs ambitieux pour réduire la motorisation et les émissions de CO₂. D'ici 2030, les émissions nationales devraient être réduites de 62 % par rapport aux niveaux de 2019 et près de 49 % des voitures devraient être électriques. La capitale, dans le cadre de sa propre stratégie Mobilitéitsplang 2035, prévoit d'augmenter la part du vélo à 11 % et de réduire l'utilisation de la voiture particulière à 25 % du total des déplacements.

Pour atteindre ces objectifs, l'infrastructure cycliste est activement développée : de nouvelles pistes cyclables (y compris des "autoroutes cyclables") sont construites, des rues cyclables sont mises en place et la vitesse de circulation des voitures dans les zones résidentielles est réduite. Des modifications ont été apportées aux règles de circulation, comme l'obligation de respecter un intervalle de 1,5 mètre lors du dépassement d'un cycliste. Le ministère de la mobilité exige désormais que l'infrastructure cycliste soit incluse dans chaque nouveau projet de transport.

Le rôle du transport gratuit et de la multimodalité

À partir du 1er mars 2020, tous les transports publics au Luxembourg (bus, trams, trains) deviendront gratuits. Il s'agit d'une mesure sans précédent visant à réduire l'attachement de la population à la voiture personnelle. Cependant, des analyses ont montré qu'un tarif zéro ne garantit pas à lui seul l'abandon de la voiture.

Les autorités investissent dans l'amélioration de la qualité et de la couverture des transports publics :

  • Le réseau de tramway est en cours d'extension : 4 lignes complètes de tramway sont prévues d'ici 2030.
  • Le chemin de fer est en cours de modernisation, avec 14 grands projets de nouvelles lignes et de voies supplémentaires.
  • Des "hubs de mobilité", c'est-à-dire des hubs où l'on peut confortablement passer d'un mode de transport à un autre, sont en cours de développement.

L'application Mobilitéit.lu est devenue une véritable plateforme de mobilité en tant que service (MaaS), rassemblant des informations sur tous les modes de transport, fournissant des itinéraires porte-à-porte et encourageant le choix des transports publics.

Tendances futures (2025-2030)

Le nombre d'utilisateurs de transports électriques devrait augmenter régulièrement au cours des 5 à 10 prochaines années. Le marché des vélos électriques devrait croître d'environ 20 % par an, et les vélos électriques devraient bientôt dépasser les vélos conventionnels en termes de part des nouveaux achats. Le Luxembourg se classe parmi les dix premiers pays d'Europe selon l'indice de "préparation à l'électromobilité", en raison de ses revenus élevés, de ses subventions généreuses et de ses courtes distances, qui réduisent l'anxiété liée à l'autonomie. D'ici la fin de la décennie, la plupart des nouvelles voitures vendues devraient être alimentées par des batteries, surtout si l'on tient compte de l'interdiction prévue des nouveaux véhicules à moteur à combustion interne dans l'UE d'ici 2035. Nous pouvons également nous attendre à ce que le paysage urbain change : les parkings seront équipés de prises de recharge, les stations-service seront transformées en stations-service électriques.

Park and Ride au Luxembourg
Ionut Zamfir, Unsplash

Le concept de "mobilité multiformat" fera également partie de la vie quotidienne. Le Luxembourg s'efforce déjà de concrétiser le concept de mobilité en tant que service, et la plateforme Mobilitéit.lu a jeté les bases en combinant les horaires et les données de différents opérateurs. La prochaine étape consistera à ajouter des fonctions de réservation et de paiement pour les services. D'ici 2030, on peut s'attendre à ce qu'il y ait une seule carte numérique pour l'ensemble de la région métropolitaine, y compris pour la location de vélos et d'autres services. Des systèmes de parcs relais sont également susceptibles d'être développés, où un voyage combinera confortablement un trajet matinal en voiture privée vers un centre périphérique, puis un transfert vers un système de transport public rapide ou une bicyclette.

Le Luxembourg suit de près le développement des véhicules sans conducteur. Des petites navettes autonomes sont déjà testées : en 2023, la compagnie ferroviaire CFL a lancé un projet pilote de deux mini-bus autoguidés dans la région d'Esch-Belval, qui commenceront à assurer des services réguliers d'ici 2024. Si les essais s'avèrent concluants, l'extension de ces services à d'autres quartiers pourrait être imaginée d'ici les années 2030. Outre les navettes, le Luxembourg participe à des initiatives européennes en matière de conduite autonome. Il est probable que les robotaxis ou l'autopartage autonome dans des zones restreintes deviendront une réalité dans la décennie à venir, même si les autorités soulignent que les drones viendront compléter et non remplacer les transports publics.

Contexte international : Voisins et modèles

Le Luxembourg est en avance sur les pays voisins dans la transition vers la mobilité durable selon un certain nombre d'indicateurs. Par exemple, le Luxembourg devance la France (~15% fin 2023) et la Belgique en termes de part de véhicules électriques dans le parc automobile (~8%). En revanche, le Luxembourg reste à la traîne en matière de "vélo" : en 2017, les vélos ne représentaient que 2 % de l'ensemble de la mobilité urbaine, contre 5 à 15 % à Bruxelles ou à Paris.

Le Luxembourg pourrait s'inspirer de l'expérience de la Belgique en matière de promotion des vélos électriques, où plus de 15 % de la population utilise déjà un vélo électrique au moins une fois par an. La France est intéressante dans sa politique de limitation de l'entrée des voitures dans les villes. L'Allemagne, quant à elle, mise sur l'innovation technologique (par exemple, le transport à l'hydrogène), et le Luxembourg s'engage également dans cette voie, en subventionnant les piles à combustible et en planifiant des bus à hydrogène.

Le Grand-Duché est également influencé par de solides exemples de bonnes pratiques dans les villes voisines. Amsterdam démontre que l'infrastructure cyclable peut radicalement changer la mobilité urbaine, où jusqu'à 38 % de tous les déplacements sont effectués à bicyclette. Copenhague est connue pour avoir ~62% de ses habitants qui se rendent au travail ou à l'école à vélo, grâce à des pistes cyclables sûres et à la priorité accordée aux cyclistes dans les feux de circulation. Zurich est souvent citée comme un modèle d'équilibre entre la voiture et les alternatives, adhérant à une politique "plus de voitures". Le Luxembourg pourrait s'inspirer de l'idée zurichoise d'une limitation stricte du stationnement dans le centre.

Le Luxembourg pourrait bien profiter de sa compacité pour promouvoir l'idée de se déplacer sans voiture privée.

Défis et problèmes pratiques

La plupart des innovations sont mises en œuvre dans la zone métropolitaine. Pour une "mobilité pour tous" véritablement inclusive, il est important de développer le réseau au-delà des limites de la ville de Luxembourg. Le gouvernement en est conscient : il est prévu que le réseau cyclable national relie également les zones rurales, et de nouvelles gares ferroviaires et parkings d'interception sont en cours de construction. Cependant, les habitants des communes isolées sont encore très dépendants de la voiture individuelle.

Scooters électriques au Luxembourg
Pablo Merchán Montes, Unsplash

La diffusion des scooters et vélos électriques pose la question de la sécurité. Le Luxembourg a déjà modifié sa législation pour protéger les droits des usagers vulnérables de la route. Néanmoins, les accidents impliquant des vélos et des scooters électriques requièrent une attention particulière. Les vitesses plus élevées (25 km/h et plus) signifient que les collisions peuvent être plus graves. Il est nécessaire de mettre en place des infrastructures pour séparer les flux et d'éduquer les usagers. L'application de la loi est également importante, car tous les conducteurs ne respectent pas les règles, comme l'intervalle obligatoire de 1,5 mètre lors du dépassement d'un cycliste.

La transition vers une mobilité durable ne concerne pas seulement les infrastructures, mais aussi les habitudes des gens. Le Luxembourg doit surmonter un mode de vie "centré sur la voiture". De nombreuses personnes sont habituées à se déplacer même sur de courtes distances, et bien que la gratuité des transports ait éliminé la barrière financière, des barrières psychologiques subsistent, telles que la réticence à abandonner le confort d'une voiture privée pour les inconvénients des transports publics.

Le Luxembourg, qui dispose à la fois de ressources et d'une volonté politique, est un exemple intéressant pour l'Europe d'aujourd'hui. Le pays montre que des mesures radicales - transport gratuit, subventions à grande échelle, approche intégrée - peuvent fonctionner si elles sont mises en œuvre avec persévérance. Il reste encore beaucoup à faire, mais les changements les plus importants et les plus intéressants sont déjà en cours. Le Luxembourg est bien engagé sur la voie d'un avenir mobile, électrique et durable, axé sur la qualité de vie de ses citoyens et la préservation de l'environnement.

faq

Foire aux questions (FAQ)

Quel est le niveau de développement du vélo en libre-service et de l'utilisation des vélos électriques au Luxembourg ?

Combien y a-t-il de stations de recharge dans le pays et qui les exploite ?

Quelles sont les subventions disponibles pour le transport électrique ?

L'infrastructure est-elle suffisamment développée en dehors de la capitale ?

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