Le Luxembourg discute d'une limite d'âge pour les adolescents dans les salles de sport

Anastase Maragos, Unsplash
Ventre plat et bras musclés sont de plus en plus recherchés par les jeunes. Selon les experts, cela est dû aux images idéalisées diffusées sur les médias sociaux. Mais au Luxembourg, les médecins et les entraîneurs s'accordent sur un point : une musculation précoce et non entraînée peut être dangereuse pour les adolescents.
Le ministère de la Santé souligne qu'une pratique prématurée ou non éclairée de la musculation est lourde de conséquences : dégradation des cartilages de croissance, surentraînement, altération de la perception du corps et même utilisation hasardeuse de compléments nutritionnels. "Un enfant n'a rien à faire en salle de sport avant l'âge de 14 ans", affirme Ludovic Gérard, entraîneur au complexe Aquasud de Differdange. Après cet âge, l'exercice est autorisé, mais uniquement sous surveillance et en complément du sport principal.
Aquasud est équipé de machines d'entraînement spéciales pour les débutants, qui s'adaptent automatiquement aux paramètres de l'utilisateur. Lors de la première séance, le système effectue un test pour déterminer la charge admissible. "Cela permet d'éviter les faux mouvements et les blessures. En tant qu'entraîneur, j'ai accès à toutes les informations relatives à l'entraînement du client et je peux suivre ses progrès en temps réel", explique Gérard.
Pour les enfants et les adolescents, l'encadrement par un spécialiste reste le facteur clé. Philippe Parage, président de la Fédération luxembourgeoise d'haltérophilie et de powerlifting, le souligne : "Sans encadrement, le risque de blessure et de mauvaise technique demeure à tout âge, même à 10 ou 40 ans. Selon lui, l'intérêt des jeunes pour l'haltérophilie est grandissant : de plus en plus de clubs demandent une accréditation et l'entraînement en haltérophilie commence parfois dès l'âge de 8-10 ans - mais uniquement avec un entraînement technique, sans objectif de charge ou de prise de masse.
Le problème va au-delà de la condition physique. La pression des médias sociaux, où les adolescents voient des corps "parfaits", crée des attentes démesurées et contribue à la formation de complexes. Les entraîneurs parlent de plus en plus de la "culture du corps" en ligne, qui a un impact réel sur les jeunes athlètes et leur motivation. C'est pourquoi les professionnels exhortent les parents et les enseignants à être plus attentifs : le désir d'être en forme doit venir d'un souci de santé, et non d'une volonté de se conformer aux modèles d'Instagram.





