facebook
Luxtoday

Les syndicats luxembourgeois se préparent à une confrontation avec les autorités

Dernière mise à jour
11.03.25
Luxembourg trade unions on the strike

Getty Images

Le projet de réforme du temps de travail dans le secteur du commerce de détail et de la restauration, présenté par le ministre de l'économie Lex Delles, suscite une vague de mécontentement de la part des travailleurs et des syndicats. Avec ce projet, le Luxembourg pourrait se doter des règles les plus libérales de la région, ce qui entraînerait une détérioration des conditions de travail et ruinerait la vie personnelle de milliers de travailleurs.

Les magasins pourront désormais fonctionner du lundi au vendredi de 5h00 à 22h00, et de 5h00 à 19h00 les week-ends et jours fériés. Sur les 11 jours fériés officiels, seuls trois resteront des jours de fermeture obligatoire : le jour de l'an, le 1er mai et le jour de Noël. Les autres seront des jours ouvrables normaux.

En outre, un nouveau régime de "permanence" les soirs de fête est mis en place, certains magasins étant autorisés à ouvrir jusqu'à 18 heures et d'autres jusqu'à 19 heures.

L'extension du travail dominical de 4 à 8 heures par jour est une source particulière de mécontentement. À l'avenir, le dimanche deviendra de facto un jour de travail, sans compensation ni négociation collective, comme c'était le cas auparavant.

La cerise sur le gâteau est la double autorisation annuelle pour un fonctionnement 24 heures sur 24, qui augmentera encore la charge de travail des employés.

Les syndicats soulignent que de plus en plus de soirées, de week-ends et de jours fériés seront soustraits aux travailleurs et à leurs familles. Les femmes et les travailleurs frontaliers, qui constituent la majorité des travailleurs du secteur, seront particulièrement touchés. L'augmentation de la charge de travail, combinée à de longs trajets, entraînera une augmentation du stress, une détérioration de la santé et une diminution des effectifs.

L'équilibre concurrentiel est également perturbé : les grandes chaînes de distribution bénéficieront des nouvelles règles, tandis que les petites entreprises et les artisans locaux risquent de ne pas pouvoir faire face à la concurrence.

En outre, la réforme détruit les conventions collectives existantes en supprimant les incitations pour les employeurs à conclure des accords supplémentaires avec les employés.

Les syndicats OGBL et LCGB estiment que la réforme constitue un recul de la régression sociale et soulignent : en 2018, une enquête a montré que la majorité des travailleurs ne veulent pas travailler le dimanche et tard dans la nuit.

L'OGBL et le LCGB se sont déclarés prêts à entamer des protestations syndicales. Selon eux, le gouvernement a ignoré le dialogue social en prenant des décisions sans consulter les syndicats, et cela pourrait n'être que le premier pas vers de nouvelles augmentations du temps de travail pour toutes les catégories de travailleurs.

Les syndicats appellent à la mobilisation de tous les travailleurs, à suivre les annonces des délégués et à soutenir les futures actions de protestation. Comme le souligne le tract : "Ensemble, nous sommes forts".

Signaler une erreur
Dernière mise à jour
11.03.25

Les sources des photos utilisées: Getty Images

Auteurs: Aleksandr