Comment gérer trois ministères luxembourgeois sans devenir fou ?

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La ministre luxembourgeoise de la défense, des transports et de l'égalité, Yuriko Backes, a parlé en toute franchise de ses nombreuses responsabilités, de ses défis quotidiens et de ses projets ambitieux dans une interview accordée au Lëtzebuerger Journal.
Mme Backes reconnaît que la charge de travail est énorme : "Je travaille sept jours sur sept, du matin jusqu'à la fin de l'après-midi". L'organisation est la clé de la survie, compte tenu des trois bureaux et des voyages d'affaires constants : au cours des derniers mois, elle s'est rendue en Lituanie, à Bruxelles, à Ramstein, à Berlin et à New York.
Pour faire face à son emploi du temps chargé, la ministre commence sa journée à 5-6 heures du matin par des cours de yoga et de Pilates. "Cela me donne de la force mentale", note-t-elle. Cependant, elle n'envisage pas encore de prendre sa retraite : "Je suis trop passionnée par mon travail" : "Je suis trop passionnée par mon travail.
Mme Backes a précédemment occupé le poste de ministre des finances, devenant ainsi la première femme à occuper cette fonction. Avec le recul, elle admet qu'il s'agissait d'un "saut dans l'eau froide". En même temps, elle a dû faire face à des processus budgétaires complexes, à une inflation croissante et à la crise provoquée par la guerre en Ukraine.
Aujourd'hui, à la tête du ministère de la défense, elle se concentre sur l'investissement dans l'armée. Le Parlement a récemment approuvé le plus grand projet de défense de l'histoire du Luxembourg, d'une valeur de 2,6 milliards d'euros. Ce projet s'inscrit dans le cadre d'un engagement vis-à-vis de l'OTAN et prévoit la création d'un bataillon commun avec la Belgique. "Mais il y a de nouvelles exigences de l'OTAN, qui seront discutées lors du sommet de juin", ajoute-t-elle.
Entre-temps, les remarques de Donald Trump sur une éventuelle augmentation des dépenses militaires des pays de l'OTAN à 5 % du PIB ont soulevé des questions. Selon M. Backes, le Luxembourg espère atteindre l'objectif de 2 % d'ici 2030, mais le processus ne sera pas facile.
En tant que ministre des transports, M. Backes a activement encouragé l'expansion du réseau de tramways et le développement des services ferroviaires. Cependant, des problèmes subsistent - par exemple, le train pour Bruxelles prend aujourd'hui plus de temps qu'il y a 20 ans. "Même après la modernisation, la situation ne s'améliorera pas d'ici 2029", admet-elle, soulignant la complexité des solutions internationales.
L'amélioration des liaisons de transport vers les régions frontalières et l'encouragement au passage aux transports publics restent une priorité. Mais les contrôles aux frontières, que l'Allemagne entend maintenir en permanence, mettent en péril l'idée même de Schengen. "Si nous fermons les frontières, ce ne sera plus l'Europe pour laquelle nous nous sommes battus", prévient le ministre.
Le ministère de l'égalité (MEGA) fête cette année son 30e anniversaire. Interrogée sur sa nécessité en 2024, Mme Backes répond : "Dans un monde idéal, on n'en aurait pas besoin" : "Dans un monde idéal, on n'en aurait pas besoin.
Cependant, la réalité est loin d'être idéale. Au Parlement, une déclaration récente a été faite selon laquelle "les homosexuels ne sont pas persécutés", ce que le ministre a qualifié de rhétorique "criminelle et inacceptable".