Le Luxembourg échoue en matière de certification des décès

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Les problèmes liés aux certificats de décès sont de plus en plus préoccupants au Luxembourg. Thorsten Schwark, chef du département de médecine légale au Laboratoire national de la santé (LNS), a déclaré à RTL que la plupart des médecins sont rarement confrontés à de telles situations en raison du nombre relativement faible de décès (environ 4 000 à 4 500 par an). Le manque d'expérience et l'incertitude font que les médecins sont réticents à participer à ce processus.
Mais la raison principale, selon Schwark, est une question de priorités. Les médecins gagnent de l'argent en traitant des patients vivants. Rendre visite à une personne décédée n'est pas seulement une charge de travail imprévue, mais aussi une perte de temps au détriment du rendez-vous en cours. De plus, au Luxembourg, il n'y a pas d'obligation légale pour un médecin d'assister à de telles visites. Par conséquent, les familles des défunts sont obligées d'appeler des dizaines de médecins à la recherche d'une personne qui acceptera de venir. Même la police qui arrive sur les lieux est gênée par l'absence d'une assistance médicale rapide.
La solution, selon M. Schwark, consisterait en un service spécialisé chargé exclusivement d'examiner le défunt. Ces médecins recevraient une formation ciblée et suivraient une procédure légale claire, y compris l'obligation de contacter le médecin traitant du défunt pour obtenir des informations médicales. Cela permettrait d'améliorer la qualité des rapports et de réduire les délais d'attente.
Un système similaire est déjà en place dans certains Länder allemands, où le déplacement sur le lieu du décès est une obligation légale. Au Luxembourg, le sujet a attiré l'attention des ministères de la santé et de la justice, et des discussions sont en cours sur d'éventuelles réformes. M. Schwark fait preuve d'un optimisme prudent et s'attend à ce que des solutions concrètes voient le jour dans les années à venir.