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Qui va payer le déficit du Luxembourg en matière de santé ?

Dernière mise à jour
29.05.25
Doctors in Luxembourg

Getty Images

Le système de santé luxembourgeois est confronté à une crise préoccupante : la Caisse nationale de santé (CNS) s'enfonce dans un déficit qui pourrait atteindre 132,6 millions d'euros dès 2025. Le Comité quadripartite estime que cela représentera 16,5 % des dépenses annuelles, un niveau qui menace la stabilité de l'ensemble du système. Les réserves de la CNS, si aucune mesure n'est prise, pourraient tomber en dessous du minimum légal dès 2027.

Dans ce contexte, l'Association luxembourgeoise des médecins et dentistes (AMMD) a publié une déclaration ferme accusant les autorités de tenter de rejeter la responsabilité sur les médecins et les patients. Les médecins insistent sur le fait que ni eux ni leurs patients ne sont responsables de la pénurie et qu'ils ne devraient pas avoir à la compenser.

Dans son communiqué de presse, l'AMMD souligne les problèmes structurels de la CNS elle-même, notamment l'augmentation des coûts administratifs et le manque d'unité dans la gestion de la caisse, où 40 % des voix appartiennent à l'État et 30 % aux représentants des employeurs et des salariés. L'association souligne que les intérêts de ces parties sont souvent diamétralement opposés, ce qui signifie qu'il est difficile d'attendre des solutions systémiques.

Les médecins ont également exprimé leur mécontentement face à l'absence de progrès sur des réformes promises depuis longtemps, notamment un projet de loi rédigé avec le conseil médical qui pourrait légaliser de nouvelles formes de pratique médicale, en particulier le diagnostic ambulatoire et la chirurgie mineure. Selon l'AMMD, une telle approche aurait permis de réduire la charge pesant sur les hôpitaux et de maîtriser les coûts. Mais le projet a été retiré sans explication au début de la législature actuelle - et n'a pas encore été relancé.

La loi sur les hôpitaux de 2018 a également été particulièrement critiquée, l'AMMD l'ayant qualifiée de "mauvaise" et sa dernière version de 2023 d'"inapplicable et adoptée à la dernière minute".

Les médecins mettent en garde : si un dialogue constructif avec la CNS est impossible, le problème devient purement politique. Et si le gouvernement s'engage dans la voie d'une simple augmentation des coûts pour les citoyens, il ne s'agira que d'une tentative de boucher les trous aux dépens de la population, en masquant la myopie des décisions passées.

La ministre de la santé, Martine Deprez, a confirmé à l'issue de la réunion de la commission que la situation exigeait une "action urgente". Une liste de mesures visant à rétablir la viabilité financière devrait être présentée à l'automne 2025.

À l'heure actuelle, les médecins n'attendent pas seulement des chiffres, mais un redémarrage des soins de santé axé sur les soins ambulatoires, un financement raisonnable et de véritables réformes plutôt que des décisions spontanées au détriment de la qualité et de l'accessibilité des services médicaux.

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Dernière mise à jour
29.05.25

Les sources des photos utilisées: Getty Images

Auteurs: Alex Mort

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