Le gouvernement a résumé les résultats de la réunion avec les partenaires sociaux

© SIP / Claude Piscitelli
Un important cycle de négociations entre le gouvernement et les partenaires sociaux - syndicats, employeurs et représentants des organisations publiques - s'est achevé au Luxembourg. Principal résultat : il a été décidé non seulement de ne pas interférer dans le modèle social du pays, mais aussi de le renforcer. L'accent est mis sur les réformes dans les domaines du travail, du système de retraite et de la réglementation du commerce.
Le Premier ministre Luc Frieden l'a confirmé : le cap sur le modèle social luxembourgeois sera maintenu. Cela signifie que les principaux changements seront discutés en partenariat avec les syndicats et les employeurs. À cette fin, le Comité permanent du travail et de l'emploi (CPTE) sera réactivé.
Le gouvernement a promis de ne pas introduire de projets de loi qui limiteraient le pouvoir des syndicats de signer des conventions collectives. En outre, le CPTE a été chargé d'examiner comment les garanties de toutes les conditions convenues par les parties dans le cadre de ces conventions peuvent être renforcées sur le plan juridique.
La question de l'aménagement du temps de travail sera examinée séparément : des horaires flexibles aux heures supplémentaires. Une attention particulière sera accordée au travail du dimanche dans le commerce. Le projet de loi n° 8456 sera complété : l'autorisation de travailler le dimanche de 4 à 8 heures ne sera accordée qu'en présence d'une convention collective ou d'un accord sectoriel - pour les entreprises comptant plus de 30 salariés en équivalent temps plein.
L'un des points les plus pratiques est la modification des heures d'ouverture des magasins (projet de loi n° 8472). La principale innovation est la possibilité de travailler jusqu'à 1 heure du matin en cas d'accord :
- Du lundi au vendredi : standard - 05h00 à 21h00 ; prolongation jusqu'à 01h00 sur demande.
- Week-end : heures d'ouverture étendues de 19h00 à 01h00 selon un schéma similaire.
- Les magasins essentiels peuvent fonctionner 24 heures sur 24 s'il existe une convention collective.
- Les foires et ventes de rue sont exclues du règlement standard.
La question la plus sensible est sans doute celle de la réforme des retraites. Bien que l'âge de la retraite (65 ans) soit maintenu, un certain nombre d'ajustements sont introduits pour rapprocher l'âge réel de la retraite de l'âge légal :
- Sortie anticipée (à partir de 60 ans) : à partir de 2026, il faudra cotiser progressivement plus d'années - chaque année 1 à 2 mois de plus, jusqu'à une allocation totale de 8 mois d'ici 2030.
- Contributions : le taux passera de 24% à 25,5% dès 2026.
- Bonification du travail continu : une déduction fiscale pour ceux qui auraient pu partir plus tôt mais qui choisissent de continuer à travailler jusqu'à l'âge de 65 ans.
- Flexibilité pour les étudiants : les périodes d'études pourront être prises en compte de manière flexible dans le service ouvrant droit à pension.
- Assistance sociale : une aide sera apportée aux retraités et aux veufs/veuves dont les revenus du ménage sont faibles.
- Incitations fiscales à l'épargne : le plafond de déduction fiscale pour l'assurance pension privée passe de 3 200 à 4 500 euros par an.
- Retraite progressive : il sera possible de réduire progressivement les heures de travail avant la retraite, un modèle déjà utilisé dans le secteur public.
- Ce qui ne change pas : la préretraite travail posté et l'adaptation restent inchangées.
- Réévaluation en 2030 : le système de pension sera à nouveau revu.
Face aux tendances européennes de relèvement de l'âge de la retraite et de réduction des garanties sociales, le Luxembourg adopte une attitude plus modérée. Les autorités cherchent non pas à détruire, mais à "réajuster" le système, en soulignant l'importance de la coopération et du dialogue.
Les changements minimaux, le gradualisme, les incitations supplémentaires et l'implication de toutes les parties sont une tentative de maintenir la paix sociale et la viabilité financière en même temps. Ce faisant, le pays réaffirme son statut de l'un des pays les plus stables socialement en Europe.