Le Luxembourg prépare un monopole sur les loteries et les casinos

Michał Parzuchowski, Unsplash
Le Parlement luxembourgeois se penche de plus en plus sur une question qui, jusqu'à récemment, était restée en marge de l'attention du public : la dépendance au jeu. Le 31 octobre 2025, les députés sont revenus sur ce sujet lors d'une interpellation parlementaire initiée par Dan Biancalana du parti socialiste LSAP. Sa principale question au gouvernement : que fait-on pour restreindre l'accès aux machines à sous dans les cafés et quelles sont les mesures prévues pour les jeux en ligne et les paris sportifs ?
La ministre de la justice, Elisabeth Margue, a confirmé qu'une réforme était en préparation, qui verra l'introduction d'un monopole légal sur les jeux de hasard en faveur de la loterie nationale et d'un casino officiel. Dans le cadre de cette réforme, les cafés pourront accueillir exclusivement des machines de la Loterie nationale - toutes les autres formes de jeu, y compris les jeux dits "d'adresse", seront interdites. L'objectif est donc de nettoyer les espaces publics de tous les jours des incitations au jeu facilement accessibles.
En ce qui concerne les jeux d'argent en ligne, le ministre a prudemment évoqué l'idée d'octroyer des licences aux casinos pour les activités en ligne, tout en soulignant la complexité de la question. En particulier, le cadre juridique de l'UE, qui n'autorise la création d'un monopole que s'il y a une réelle protection des citoyens, doit être réglé. La possibilité de géo-blocage et les moyens techniques de restreindre l'accès sont également en question. Des discussions sont en cours au sein du gouvernement avec la participation de toutes les parties prenantes.
La ministre de la Santé Martine Deprez a présenté une statistique inquiétante : entre 2020 et 2024, le nombre de personnes cherchant de l'aide pour une addiction au jeu va presque tripler pour atteindre 100 personnes par an, dont une majorité d'hommes. En réponse à cette augmentation, le financement du Centre pour les addictions comportementales (Zentrum fir exzessiv Verhalen - ZEV) a été augmenté de 220 000 euros en 2020 à 560 000 euros en 2024.
Malgré l'ampleur relativement faible de ce phénomène par rapport à d'autres pays, il s'agit d'un chiffre significatif et alarmant pour le Luxembourg. La dépendance au jeu elle-même reste souvent cachée - à la fois pour les autres et pour l'individu. Il est d'autant plus important que le Parlement discute ouvertement non seulement des mesures d'interdiction, mais aussi de l'accent mis sur la prévention et l'aide aux toxicomanes.





