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L'étiquetage des produits sème la confusion dans l'esprit des consommateurs

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L'Union européenne dispose de l'un des cadres législatifs les plus stricts au monde. Pourtant, son système d'étiquetage des produits présente des lacunes notables. Le rapport 23/2024 de la Cour des comptes européenne soulève les questions des lacunes législatives, de la faible sensibilisation des consommateurs et de l'application insuffisante de la législation.

Le système d'étiquetage des produits de l'UE repose sur deux actes clés : Le règlement concernant l'information des consommateurs sur les denrées alimentaires (2011) et le règlement sur les mentions d'emballage (2006). Ces documents garantissent la divulgation obligatoire d'informations importantes, notamment les ingrédients allergènes, les caractéristiques nutritionnelles et les conditions de stockage. Toutefois, cela ne suffit pas à éliminer la confusion et à garantir une confiance totale dans les produits.

Défis et lacunes

Lacunes législatives

Malgré les plans ambitieux, sept des onze mises à jour clés restent en suspens. Parmi elles, l'absence de normes pour la face avant des emballages et de règles unifiées pour l'étiquetage des produits végétariens et végétaliens se distingue.

Étiquetage des allergènes

Des expressions telles que "peut contenir des allergènes" sont appliquées de manière arbitraire, ce qui induit souvent les consommateurs en erreur.

Liste des nutriments

La normalisation des catalogues visant à limiter la commercialisation de produits malsains n'a pas été achevée, alors que l'échéance était fixée à 2009.

Alcool

La catégorie des boissons alcoolisées n'est toujours pas soumise à l'obligation de divulguer les ingrédients et la valeur nutritionnelle, bien que certaines initiatives, comme pour le vin, aient commencé à être mises en œuvre.

Difficultés des consommateurs

De nombreux termes tels que "naturel" ou "frais" sont utilisés sans réglementation claire, ce qui prête à confusion. Moins de la moitié des personnes interrogées font la distinction entre "à utiliser avant" et "à consommer de préférence avant". Environ 80 % des affirmations relatives à la responsabilité environnementale des produits ne sont pas du tout étayées par des preuves.

Dans ce contexte, le Luxembourg illustre à la fois les progrès accomplis et les problèmes familiers rencontrés par la plupart des pays de l'UE.

Le Luxembourg a rejoint les pays qui promeuvent activement le système Nutri-Score, qui aide les consommateurs à évaluer rapidement la valeur nutritionnelle des aliments. Une échelle de couleurs allant du vert au rouge et des lettres allant de A à E permettent aux consommateurs de choisir des produits plus sains. L'initiative est également soutenue par la France, l'Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique. Cependant, elle n'est pas sans controverse : des pays comme l'Italie reprochent au système de simplifier des caractéristiques nutritionnelles complexes et d'être éventuellement discriminatoire à l'égard des produits traditionnels.

Le Luxembourg est confronté aux mêmes difficultés que les autres pays de l'UE lorsqu'il s'agit de contrôler les produits dans les boutiques en ligne. La majorité des infractions sont liées au manque d'informations fiables sur la composition et les caractéristiques nutritionnelles. La situation des infractions dans les pays voisins (par exemple en Lituanie, où le taux de non-conformité atteint 61,6 %) reflète l'ampleur du problème.

Il est clair que l'UE a besoin d'une approche plus harmonisée non seulement pour répondre aux attentes croissantes des consommateurs, mais aussi pour protéger leurs intérêts contre la confusion et les pratiques déloyales.

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Source: Cour des comptes européenne

Les sources des photos utilisées: Getty Images