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Source: bruce mars, Unsplash
Emploi et travail

Travailleurs frontaliers au Luxembourg

Travailler au Luxembourg tout en vivant en France, en Belgique ou en Allemagne est devenu un choix de vie populaire pour de nombreux résidents de ces pays voisins. Cette formule leur permet de bénéficier des salaires plus élevés offerts au Luxembourg tout en profitant du coût de la vie relativement moins élevé, notamment en termes de logement, dans leur pays d'origine. Dans cet article, nous examinerons la dynamique unique du travail transfrontalier et ses implications.

Dernière mise à jour
01.09.24

A la fin du mois de juin 2023, la main-d'œuvre luxembourgeoise comptait 484 285 employés, dont 227 955 travailleurs frontaliers. Ce chiffre important représente 47 % de l'emploi total du pays, ce qui illustre le rôle crucial que jouent ces travailleurs dans le maintien du marché du travail et de la vitalité économique du Luxembourg.

Travailleurs frontaliers au Luxembourg

Un travailleur transfrontalier au Luxembourg est une personne qui réside dans un pays et fait la navette quotidiennement pour travailler au Luxembourg. Il s'agit d'une pratique courante parmi les personnes vivant dans les pays voisins tels que la France, la Belgique et l'Allemagne.

123 645
les travailleurs frontaliers de France
51 691
travailleurs frontaliers de Belgique
52 619
travailleurs frontaliers d'Allemagne

Au fil du temps, le Luxembourg est devenu un pôle d'attraction pour les travailleurs frontaliers, une tendance qui se reflète dans les chiffres. En 2023, sur les 484 285 employés que comptait le Luxembourg, 227 955 étaient des travailleurs frontaliers. Cela signifie que près de 47 % de la main-d'œuvre du pays est composée de personnes qui font la navette depuis d'autres pays, ce qui souligne leur rôle important dans l'économie du pays.

Le phénomène de l'emploi transfrontalier a connu une progression constante au fil des décennies. En 1974, il n'y avait qu'environ 4 400 travailleurs frontaliers en provenance de France, 5 700 en provenance de Belgique et 1 300 en provenance d'Allemagne. En outre, ces dernières années, cette tendance s'est considérablement accrue, le nombre de travailleurs frontaliers au Luxembourg ayant doublé au cours des 20 dernières années. La plupart de ces travailleurs sont originaires de France, suivis par la Belgique et l'Allemagne à parts presque égales.

Source : STATEC, frontaliers-grandest.eu

Pour devenir un travailleur transfrontalier au Luxembourg, il faut avant tout trouver un emploi au Luxembourg tout en conservant sa résidence dans un pays voisin. Pour les citoyens de l'Union européenne (UE), comme ceux de France, de Belgique ou d'Allemagne, aucun permis de travail n'est nécessaire en raison du principe de libre circulation de la main-d'œuvre de l'UE ;

Les ressortissants de l'UE peuvent partir sans permis de travail

Cela signifie que ces citoyens peuvent librement chercher un emploi, travailler et vivre au Luxembourg sans être soumis à des restrictions spécifiques en matière de permis de travail. Les ressortissants de l'UE n'ont pas besoin d'un permis de travail transfrontalier spécial pour le Luxembourg.

Toutefois, les résidents de France, de Belgique ou d'Allemagne qui ne sont pas citoyens de l'UE mais qui détiennent un permis de séjour dans ces pays doivent obtenir un permis de travail luxembourgeois pour être autorisés à travailler dans le pays. Cette démarche doit être effectuée avant de commencer à travailler et nécessite généralement une offre d'emploi de la part d'un employeur luxembourgeois.

Avantages et inconvénients
Les salaires au Luxembourg sont généralement plus élevés que dans les pays voisins, ce qui permet aux travailleurs frontaliers de gagner plus pour un travail similaire, améliorant ainsi leur qualité de vie.
Travailler au Luxembourg tout en résidant dans un pays où le coût de la vie est moins élevé permet aux travailleurs de bénéficier d'un plus grand pouvoir d'achat, ce qui peut se traduire par des économies importantes ou un mode de vie plus confortable.
Le Luxembourg offre des prestations sociales généreuses, notamment de solides systèmes de sécurité sociale, ce qui peut constituer un avantage substantiel en termes de pensions, d'assurance maladie et d'autres avantages liés à l'emploi.
Les politiques progressistes du Luxembourg en matière d'emploi, telles que le congé parental et les mesures en faveur de l'égalité entre les hommes et les femmes, peuvent bénéficier aux travailleurs transfrontaliers.
Travailler au Luxembourg, connu pour son environnement de travail international et multiculturel, peut permettre d'acquérir une expérience professionnelle précieuse et de nouer des contacts, ce qui n'est pas le cas dans le pays de résidence.
Les travailleurs transfrontaliers sont souvent confrontés à des questions fiscales complexes, notamment le risque de double imposition ou la nécessité de se conformer à deux systèmes fiscaux différents. Par exemple, la convention fiscale actuelle entre la France et le Luxembourg, signée en 2018, est considérée comme moins favorable pour les travailleurs frontaliers français.
Bien qu'ils bénéficient de salaires plus élevés, les travailleurs transfrontaliers doivent supporter des coûts de transport supplémentaires, tels que le carburant, les péages, l'entretien du véhicule ou les tarifs des transports publics.
Le trajet quotidien peut être important, réduisant le temps personnel et familial et ayant un impact sur l'équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée. En effet, ce n'est un secret pour personne que c'est un enfer de se rendre au travail au Luxembourg. Que ce soit en voiture, en train ou en bus, les travailleurs frontaliers passent souvent des heures à faire la navette chaque jour.
Certains avantages sociaux et en matière d'emploi peuvent ne pas être pleinement accessibles aux travailleurs transfrontaliers, ce qui crée des inégalités potentielles par rapport aux résidents locaux. Par exemple, les accords de télétravail ont des implications qui ne sont souvent pas favorables aux travailleurs frontaliers.
Naviguer entre les différences culturelles et juridiques entre le Luxembourg et le pays de résidence peut être un défi, affectant à la fois les aspects professionnels et personnels de la vie.

Bien qu'aucun permis de travail ne soit requis pour les ressortissants de l'UE, le travail transfrontalier implique certaines considérations administratives, notamment en matière de sécurité sociale et de fiscalité.

Quels impôts les frontaliers paient-ils et comment

Les travailleurs frontaliers au Luxembourg doivent payer des impôts sur les revenus qu'ils gagnent au Luxembourg. Toutefois, en tant que non-résidents, ils ne sont pas imposés sur leurs revenus mondiaux au Luxembourg.

Les paiements d'impôts au Luxembourg, contrairement à d'autres pays, ne nécessitent pas toujours une déclaration d'impôts car les salaires, pensions et autres rémunérations provenant de l'exercice d'une activité au Luxembourg sont soumis au régime général de retenue à la source ;

Toutefois, les travailleurs frontaliers doivent déposer une déclaration d'impôt sur le revenu au Luxembourg si l'une des conditions suivantes est remplie :

  1. Le revenu salarial annuel imposable est supérieur à 100 000 euros.
  2. Le revenu annuel combiné provenant de sources multiples non exonérées dépasse 36 000 euros pour la classe d'impôt 1 ou 30 000 euros pour la classe d'impôt 1A.
  3. Le revenu imposable comprend les revenus non soumis à la retenue à la source, tels que :
    • Revenus provenant d'une activité indépendante ou d'un travail en freelance,
    • Revenus provenant de la location d'un bien immobilier situé au Luxembourg,
    • Salaires versés par un employeur étranger.
  4. Le revenu imposable comprend les revenus nets d'investissement, comme les dividendes, lorsque le débiteur est une entité basée au Luxembourg.
  5. Les revenus sont constitués de jetons de présence supérieurs à 100 000 euros par an.
  6. Le contribuable est marié à un résident luxembourgeois, opte pour l'imposition commune et a obtenu provisoirement la classe d'impôt 2.

En outre, les travailleurs frontaliers peuvent être tenus de remplir une déclaration d'impôt dans leur pays de résidence si eux-mêmes ou leur conjoint y perçoivent des revenus.

Éviter la double imposition
Travailler à distance

Sécurité sociale des frontaliers au Luxembourg

Toutes les personnes travaillant au Luxembourg doivent être enregistrées auprès du Centre Commun de la Sécurité Sociale (CCSS). Cette inscription permet aux travailleurs frontaliers d'avoir accès aux prestations de sécurité sociale du Luxembourg, y compris l'assurance maladie et maternité, l'assurance pension, l'assurance accident et l'assurance dépendance.

Soins de santé non inclus

Les travailleurs frontaliers doivent également s'inscrire au système de sécurité sociale de leur pays de résidence pour bénéficier du remboursement des frais de santé.

L'affiliation à la sécurité sociale au Luxembourg est simple. Lorsqu'il commence un nouvel emploi, l'employeur doit inscrire l'employé à la sécurité sociale luxembourgeoise dans les huit jours suivant l'embauche. Une fois l'inscription effectuée par la CCSS, le travailleur reçoit une lettre de sécurité sociale contenant un numéro d'identification à 13 chiffres.

Les travailleurs frontaliers doivent remplir un formulaire spécifique à remettre aux autorités de sécurité sociale de leur pays de résidence pour bénéficier des remboursements de soins de santé. Ce formulaire est délivré par la Caisse nationale de santé du Luxembourg (CNS) et est connu sous le nom de formulaire S1 pour les résidents français et de formulaire BL1 pour les résidents belges.

Une exception existe pour les travailleurs frontaliers français résidant dans la région Grand Est ; leurs documents d'affiliation sont envoyés directement aux Caisses Primaires d'Assurance Maladie (CPAM) en France.

Comment se faire rembourser en tant que travailleur transfrontalier ?

Le remboursement des frais de santé dépend du lieu où les frais sont engagés. La CNS est responsable du remboursement des frais de santé engagés au Luxembourg ou dans tout autre pays, à l'exception du pays de résidence du travailleur.

Pour les dépenses engagées dans le pays de résidence du travailleur, le système de sécurité sociale local prend en charge ces frais et les remboursements sont effectués selon les taux, les tarifs et les conditions de ce pays. Par conséquent, pour obtenir le remboursement des frais de santé engagés dans leur pays de résidence, les travailleurs frontaliers doivent s'adresser à leur bureau local de sécurité sociale.

Compensation
Guide
Luxembourg

Comment obtenir une indemnisation pour des frais médicaux au Luxembourg ?

Transport et mobilité

Il s'agit d'un aspect crucial pour les travailleurs transfrontaliers au Luxembourg, car beaucoup d'entre eux passent beaucoup de temps à faire la navette quotidiennement. Il y a des embouteillages et le système ferroviaire n'est pas compliqué, mais il demande un certain effort pour se déplacer en raison des travaux ferroviaires en cours. Deux points essentiels méritent d'être mentionnés : la gratuité des transports publics dans certaines zones et les déductions fiscales possibles pour les frais de transport.

Les transports publics sont gratuits
Déductions fiscales pour les transports

L'attrait principal du travail transfrontalier est l'avantage économique qu'il offre. Le Luxembourg a la réputation d'offrir des salaires plus élevés que ses voisins, ce qui permet aux travailleurs frontaliers de gagner davantage tout en bénéficiant du coût de la vie relativement moins élevé dans leur pays d'origine, notamment en termes de dépenses de logement.

faq

Foire aux questions (FAQ)

Quels sont les principaux avantages d'être un travailleur transfrontalier au Luxembourg ?

Quelle est l'incidence du télétravail sur la fiscalité des travailleurs transfrontaliers ?

Quels sont les défis auxquels sont confrontés les travailleurs transfrontaliers au Luxembourg ?

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