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Protéger la dignité et la liberté des femmes : un nouveau projet de loi au Luxembourg

Dernière mise à jour
11.01.25
 Getty Images

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Le gouvernement luxembourgeois a approuvé un projet de loi visant à lutter contre les pratiques dévalorisantes pour les femmes et à renforcer leurs droits. Le document reflète la mise en œuvre des principales dispositions de l'accord de coalition 2023-2028 et comprend d'importantes modifications législatives. Une attention particulière est accordée à l'interdiction des pratiques médicales liées à la virginité et à la facilitation de l'accès à l'interruption de grossesse.

Le projet de loi prévoit trois réformes essentielles :

Interdiction des tests de virginité et de la délivrance de certificats

Toutes les procédures de test de virginité et tous les certificats sont interdits. Ces pratiques sont reconnues comme une violation du droit des femmes à l'inviolabilité.

Interdiction de l'hyménoplastie

L'hyménoplastie est désormais illégale. Cela inclut les tentatives d'inciter ou de faire pression psychologiquement sur une femme pour qu'elle subisse l'opération.

Suppression du délai de réflexion obligatoire pour l'avortement

Auparavant, les femmes devaient respecter un délai obligatoire de trois jours après avoir consulté un médecin avant de subir un avortement. Cette mesure a été abolie, soulignant le respect du droit des femmes à prendre leurs propres décisions.

Les règlements suivants ont été modifiés pour mettre en œuvre ces initiatives :

Code pénal

Ajout d'articles sur la responsabilité en cas d'hyménoplastie (article 409ter), la contrainte à l'hyménoplastie et les tests de virginité (articles 378-1 et 378-2).

Code de procédure pénale

La possibilité de poursuivre ces infractions même si elles sont commises en dehors du Luxembourg a été introduite.

Loi sur l'éducation sexuelle et l'avortement (1978)

L'article 11bis introduit des sanctions pour les certificats de virginité et l'article 12 supprime le délai de réflexion obligatoire pour l'avortement.

Martine Deprez, ministre de la santé et de la protection sociale, a déclaré que ces mesures constituaient une avancée significative : "L'interdiction des certificats et tests de virginité, de l'hyménoplastie et l'abolition du délai de réflexion renforcent le droit des femmes à décider pour elles-mêmes, sans tenir compte de normes dépassées".

La ministre de la justice, Elisabeth Margue, a souligné que la nouvelle version du code pénal protège les jeunes filles et les femmes des "idées archaïques qui portent atteinte à leur intégrité physique et personnelle". Toutefois, des peines plus sévères sont prévues dans les cas où les victimes sont mineures ou lorsque l'infraction est commise par des proches.

Ces réformes visent non seulement à protéger les femmes des pressions sociales et familiales, mais aussi à renforcer leur position juridique. Dans une société qui aspire à l'égalité des sexes, les normes fondées sur les notions désuètes d'"honneur" et de "virginité" sont considérées comme discriminatoires et dégradantes. L'abolition du délai de réflexion avant l'avortement témoigne du respect de l'autonomie des femmes et de leur capacité à prendre des décisions responsables sans l'imposition d'un cadre moral.

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11.01.25

Les sources des photos utilisées: Getty Images

Auteurs: Aleksandr