Réforme des pensions au Luxembourg : les syndicats annoncent une mobilisation contre le projet "antisocial
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Contrairement aux attentes et sans aucune promesse concrète dans les programmes électoraux ou l'accord de coalition, le Premier ministre luxembourgeois a officiellement annoncé la semaine dernière la prochaine réforme des pensions, qui, selon les syndicats, représente une attaque frontale contre la solidarité et la justice sociale.
Le principal changement est l'augmentation substantielle de la durée de service obligatoire pour bénéficier d'une pension complète. Cette mesure est non seulement contraire aux propositions formulées par les syndicats dans le cadre de la consultation, mais elle va également à l'encontre de l'opinion de la majorité de la population : les sondages montrent que les citoyens préféreraient une augmentation des taux de cotisation à une augmentation de la durée de service.
Cette mesure signifie que tous les travailleurs actuels et futurs, y compris les fonctionnaires, devront travailler plus longtemps pour ne pas perdre leur pension. Cela affectera particulièrement la jeune génération, qui souffre déjà des prix élevés du logement, de l'instabilité du marché du travail et de la baisse du pouvoir d'achat.
Les syndicats soulignent que la pension minimale, dont dépendent notamment les femmes, ne sera pas indexée malgré la hausse continue des prix. Cette pension ne permet plus d'assurer un niveau de vie décent dans l'un des pays les plus chers d'Europe.
En outre, la réforme de 2012, qui a introduit un "mécanisme d'adaptation" et gelé l'augmentation des pensions actuelles, reste en place. Cela signifie que les retraités actuels risquent également de perdre leur pouvoir d'achat.
Quant aux fonctionnaires qui, selon la coalition au pouvoir, auraient pu être exclus de la réforme, il est désormais confirmé qu'ils seront concernés au même titre que le secteur privé.
Le front syndical OGBL-LCGB considère cette situation comme une destruction du principe de solidarité intergénérationnelle et appelle non seulement les jeunes, mais aussi tous ceux qui sont solidaires des générations futures, à manifester massivement le 28 juin à Luxembourg.
"Nous tendons la main à toutes les organisations et à tous les citoyens qui ne sont pas d'accord pour que l'avenir des retraités se construise sur les sacrifices des uns et le silence des autres", indique la déclaration.
