La conception de "villes éponges" devient une nouvelle tendance

Ishan @seefromthesky, Unsplash
En juillet 2011, Copenhague a connu ce qui est entré dans l'histoire de la ville comme une "tempête de nuages" - une averse qui a déversé 135 mm de pluie en moins de deux heures. Les conséquences ont été dramatiques : sous-sols inondés, transports paralysés, égouts débordants et coupures d'électricité massives. Des décès ont été évités, mais pour la capitale danoise, il s'agissait d'un rappel à l'ordre.
Fortes de cette expérience, les autorités ont décidé d'investir 1,3 milliard d'euros dans la défense contre les inondations. La ville a déjà construit des tunnels souterrains capables de contenir des milliers de mètres cubes d'eau, mais une mesure encore plus ambitieuse a consisté à transformer les rues, les parcs et les places en éléments d'un système de drainage. Dans le parc Karens Minde, une "rivière" sinueuse a été créée, qui recueille jusqu'à 15 000 m³ d'eau pendant les pluies et reste un espace public vert pendant la saison sèche. Aujourd'hui, il existe déjà plus de vingt "parcs éponges" de ce type à Copenhague.
L'idée d'une "ville éponge" repose sur le principe de l'imitation des processus hydrologiques naturels : l'eau est retenue, absorbée par le sol et filtrée par la végétation. Cela permet de réduire la charge sur le système d'égouts, de diminuer le risque d'inondation et, en même temps, de rendre la ville plus verte et plus agréable à vivre.
Mais comment mesurer la "capacité d'absorption" d'une ville ? Les données du programme Copernicus Land Monitoring Service (CLMS) peuvent être utiles. Elles peuvent être utilisées pour cartographier le développement, la densité du couvert végétal et les masses d'eau. Par exemple, l'Atlas urbain montre la répartition des types d'utilisation des sols, tandis que la couche d'imperméabilité capture les surfaces artificiellement scellées telles que l'asphalte et le béton. Ces données permettent aux urbanistes de voir où il existe un potentiel d'espaces verts.
L'exemple de Copenhague a inspiré d'autres pays. La ville chinoise de Wuhan, située dans le bassin du Yangtze et sujette à de graves inondations, a investi plus de 3 milliards d'euros dans des projets "éponges" depuis 2015. Des zones humides ont été restaurées, des chaussées perméables, des zones forestières et des corridors bleu-vert ont été créés. L'impact économique est impressionnant : rien qu'en 2016, les "infrastructures éponges" ont permis d'éviter des dégâts d'inondation d'une valeur d'environ 150 millions d'euros. En outre, les coûts ont été inférieurs de 600 millions d'euros à ceux des systèmes traditionnels en béton. En plus des avantages financiers, Wuhan a bénéficié d'une réduction du stress thermique en été, d'une amélioration de la qualité de l'air et d'une augmentation de la valeur des propriétés.
La dimension mondiale de ce concept repose également sur les données satellitaires de CLMS. Des produits tels que les masses d'eau ou la densité du couvert végétal permettent de suivre l'évolution des masses d'eau et des zones forestières à l'échelle de la planète. Cela permet non seulement de concevoir de nouvelles zones "éponges", mais aussi d'évaluer dans quelle mesure les solutions existantes réduisent réellement les risques et augmentent la résilience.