L'UE prépare une réforme majeure des règles régissant le transport aérien

Ross Parmly, Unsplash
Le 5 juin 2025, une étape importante pour des millions de passagers aériens européens a eu lieu à Luxembourg : les ministres des transports de l'UE se sont mis d'accord sur une réforme majeure des règlements régissant les droits des passagers dans le transport aérien. Le processus, qui a débuté en 2013, est en train d'obtenir un accord politique et pourrait devenir l'un des actes de consommation les plus importants de ces dernières années.
L'essentiel de la réforme consiste à étendre et à clarifier les droits des passagers : au total, 30 dispositions nouvelles ou actualisées sont envisagées pour améliorer la qualité du service, la transparence et les mécanismes de protection en cas de perturbations.
L'une des mesures les plus attendues était l'interdiction officielle de la pratique du "no-show" - l'annulation d'un billet de retour si le passager n'a pas utilisé le vol sur place. Cette pratique a été vivement critiquée et sera désormais interdite dans tous les pays de l'UE.
L'une des principales innovations a consisté à définir clairement les seuils de compensation des retards :
- 300 euros pour les retards de 4 heures ou plus - pour les vols de moins de 3 500 kilomètres ;
- 500 euros pour les retards de 6 heures ou plus pour les vols plus longs.
Ces règles, bien que plus strictes que la pratique informelle actuelle (250 euros pour 3 heures), seront inscrites dans une législation contraignante, ce qui éliminera l'incertitude juridique.
En outre, le mécanisme de remboursement automatique facilitera le dépôt des plaintes et accélérera les remboursements.
Une attention particulière est accordée à l'amélioration des conditions pour les personnes handicapées et autres besoins spécifiques. L'objectif est de rendre le transport aérien plus accessible et plus inclusif.
Le Luxembourg a soutenu l'initiative, mais s'est inquiété de l'impact possible sur les compagnies aériennes régionales. Les ministres soulignent que des règles trop strictes pourraient entraîner une réduction de la fréquence des vols, en particulier dans les petits pays et sur les liaisons à faible marge.
Dans le même temps, le pays a fait état de l'expérience positive du système national de plaintes, qui permet aux passagers de contacter directement l'autorité de protection des consommateurs, en contournant les mécanismes internationaux complexes. Cela permet une résolution rapide des litiges, ce qui n'est pas le cas dans un certain nombre d'autres pays.
L'accord actuel n'est que la première phase. Les négociations avec le Parlement européen se poursuivent. Le Luxembourg a promis de participer activement à la finalisation du texte, notamment en ce qui concerne la compensation et la réglementation des correspondances manquées.
S'il est adopté dans son intégralité, le document ne renforcera pas seulement la protection des consommateurs, mais établira également une nouvelle norme au niveau mondial, façonnant l'image de l'UE en tant que région où les droits des passagers aériens sont parmi les plus élevés.